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l'auteur
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Alfons Alt, entre peinture et photographie
Alfons, comment êtes-vous venu à la photographie ? Dans mes études de baccalauréat, il fallait clôturer l'année par un petit travail de recherche. J’ai choisi «observations de la lumière en Provence». Cela m’a dirigé à la fois vers la Provence et la Photographie. Je suis resté fidèle aux deux. Ma pratique de photographe illustrateur en édition et Communication m’a montré mes lacunes techniques et artistiques. Je ne pratiquais alors que la photographie couleur. N’habitant pas très loin de Lacoste j’ai fait la connaissance de Jean-Pierre et Claudine Sudre. J’ai décidé de suivre des stages de formation de laboratoire, virages et procédés anciens pour combler ces lacunes. Par la suite je suis parti à Tarazona et Barcelona pour approfondir mes connaissances avec des techniques pigmentaires avec Jordi Guillumet.
Comment s'appelle le procédé que vous employez ? Le procédé que j’emploie le plus souvent est le Résino-pigmentype que j'ai nommé altotype, parce que je l’ai simplifié par rapport à celui que pratiquait son inventeur, Alphonse Poitevin. Altotype veut dire aussi pour moi que je prends des libertés esthétiques que l’inventeur n’aurait pas prises, en regard de l’histoire de la peinture récente. Je me suis donc approprié cette technique pour mes besoins esthétiques.
Comment se passe exactement la fabrication de l'image ? J’applique de la gélatine photographique sur un support (papier
ou bois).
Que trouvez-vous le plus difficile dans votre procédé ? Le résultat de mon activité pendant que je réalise le tirage peut prendre
pas mal de temps et dépend des conditions hygro-atmosphèriques.
En général, je comprends trop tard ce qui est en train de se passer.
Qu'est-ce qui est le plus exaltant ? La maîtrise de tous les éléments hygrométrie, température,
temps de séchage, geste maîtrisé, bon choix de pinceau pour pénétrer
dans l’image, etc
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Comment êtes-vous arrivé à ce type d'images ? Par le désir et la nécessité de réaliser un objet fabriqué par mes propres mains. Et bien sûr pour la longévité de l’œuvre. J’ai travaillé comme photographe de reproduction scientifique dans
un Centre de Restauration de patrimoine, le CICRP à Marseille. Je
faisais de la photographie UV, infrarouge, en lumière rasante, etc.
C'est ce qui m’a sensibilisé à la possibilité d’altération des
matériaux. Du coup j’ai voulu créer un atelier dans lequel on travaille
quotidiennement sur la production d'images qui ont une chance de durer…
Finalement diriez-vous que vous faites plutôt de la photo ou plutôt de la peinture ? Ni l’un, ni l’autre mais les deux à la fois. Pour citer Sally Bonn, de anima, Bestiae , Actes Sud, 2000 : le renvoi à la peinture n’est pas de l’ordre d’une nostalgie historique, mais une manière d’introduire une temporalité dans l’image. La lenteur du travail et son aspect artisanal donnent à l’image une autre dimension temporelle, celle de l’apparition. Peut-être je n’ai pas encore choisi entre la peinture et la photographie ?
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dernière modification de cet article : 2013
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