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A propos d'une image 
de Philippe Besacier

G.-P. : Philippe Besacier, comment en êtes-vous venu à la photographie d’architecture ?

P. B. : Très tôt, j’ai été sensibilisé à l’architecture: ma famille, mes amis, gravitaient autour des métiers du bâtiment et des travaux publics. A l’époque où l’on choisi un métier, j’ai hésité entre les Beaux Arts et l’École Louis Lumière. Une expo sur la jeune photographie française (dans les années 60) où étaient accrochés quelques exemples remarquables d’images de bâtiments a fait basculer mon choix vers la création d’images.

Depuis, une commande de travail sur une réalisation architecturale est toujours un grand plaisir:

G.-P. : Parlez-nous un peu de cette image !

L’image jointe est extraite d’une plaquette de fin de chantier.

J’effectue toujours au préalable un repérage en petit format, au 24x36, en notant les angles intéressants, l’orientation et les instants où il faudra opérer. Je ressens comme un privilège cette période de découverte où je peux explorer à fond jusqu’aux locaux techniques, du sous-sol à la terrasse des lieux qui, une fois le bâtiment livré ne seront plus accessibles. Cette visite m’aide à comprendre la démarche de l’architecte ; dans les détails de résolution des contraintes techniques se révèle souvent la pensée globale qui à présidé à la conception du bâtiment… J’ai l’impression de retrouver d’ailleurs un fonctionnement parallèle dans les solutions que j’adopte pour réaliser mes images lorsque j’utilise les contraintes comme support.

Sans appliquer un système – parce qu’il faut rester au service du caractère du bâtiment - j’aime généralement renforcer par la photo l’affirmation du dessin architectural, l’épurer en privilégiant l’espace, les lignes fortes, une lumière solaire contrastée, des reflets dégradéss de ciel sur les façades.

  

 

 l'auteur

 


Philippe Besacier
Né le 27 janvier 1949 à Paris.
Bac E (math & technique)
École Louis Lumière
1974: Participe comme photographe à la mission océanographique franco-américaine FAMOUS. Responsable de la partie photographique des sous-marins et bathyscaphe Cyana et Archimède.
1975: S’installe comme photographe à Toulon.
1983: Participe à la création du studio Baobab. Photographe en charge de la production de toute la partie nature morte - décoration - catalogue - architecture - industrie. Responsable de création des plaquettes conçues dans ces domaines par le département publication du studio.
1993: Crée son studio Pôle Sud :
http://www.polesud.net

tél.04 94 58 84 93
philippe.besacier@polesud.net

 

Neptune © Philippe Besacier -2003
Palais des Congrès Neptune, Toulon. 
Architectes: J.Beauregard - C.Linossier - A.Sabrier - M.Villemin, architecte assistant: D.Lacroix.

 

G.-P. : Vous travaillez à la chambre ?

Le travail de prise de vue proprement dit se fait à la chambre qui permet bascules et décentrement pour contrôler le cadre, les perspectives et la netteté. J’attends naturellement d’avoir la météo favorable, et je viens aux heures choisies.
La chambre est une Sinar P placée sur un solide pied Gitzo que je stabilise, si nécessaire, avec un filet à provision en nylon lesté et placé sous la crémaillère centrale afin d’abaisser le centre de gravité de l’ensemble.
Avec l’habitude, la prise de vue à la chambre est très rapide : les Sinar P aident par leur conception à cette rapidité pour peu que l’on utilise correctement les outils mis à notre disposition par Monsieur Koch.
La focale est un Schneider Super Angulon de 75mm.
Le plan-film 4x5” utilisé est de l’ektachrome EPN 100 Kodak pour un rendu neutre et fidèle. Je travaille également souvent avec de la Fuji Provia.
Un test sur polaroïd 55PN est réalisé avant chaque prise de vue.
J’apprécie beaucoup de pouvoir regarder avec un compte-fil le négatif de ce film instantané pour y juger de l’exposition des ombres et de la netteté.
D’autre part la réciprocité aux longs temps de pose est similaire en réaction aux émulsions inversibles couleur et la correction du développement en fonction de la température ambiante est fiable pour les conditions très variables des prise de vue en extérieur.

Pour cette image, tout est dans l’instant décisif où la lumière crépusculaire et celle de l’intérieur s’équilibre pour révéler à la fois les lignes de la façade, son traitement, en laissant dans l’ombre un environnement urbain proche et perturbant.
La photographie d’architecture est au service de l’œuvre photographiée et est une création s’appuyant sur cette oeuvre.

G.-P. : Utilisez-vous le numérique ?

Cet ekta a été scanné sur un Epson Perfection 1200 avec module pour transparent. Ce n’est sûrement pas le meilleur scanner que l’on puisse trouver aujourd’hui mais calibré avec la fonction “créer un profil ICC” de Binuscan PhotoRetouchePro, les résultats obtenus sont satisfaisant.
J’apprécie d’ailleurs beaucoup ce logiciel que j’utilise plus que Photoshop pour les optimisations d’image avant tirage par le laboratoire Picto méditerranée sur Fuji Frontier ou Durst Lambda.

G.-P. : Vous faites également de la photographie panoramique ?

Pour rester dans la photographie haute résolution d’architecture et d’urbanisme, je travaille actuellement sur le panoramique en numérique par assemblage de 15 images sur 360° : j’obtiens des fichiers de 130 Mo.

J’explore, entre autre, avec cette technique qui me tient à cœur, des lieux urbains limitrophes entre ville et présence résistante de la nature.

 

dernière modification de cet article : 2003

 

 

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