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François Besson

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Mal conçu, mal fichu et pourtant il tourne…

Eloge du rotosténopé

par François Besson

Introduction

Cette machine étrange est née de la rencontre de deux passions :
l’amour du format panoramique, découvert avec les 6x13 de Lartigue,
et l’amour du sténopé.

Le « sténopé » ne peut se résumer à des anamorphoses étranges dans une imagette vignettée… c’est également une lumière à nulle autre pareille, bien différente de celle des prises de vues classiques, quel que soit l’objectif.

Ayant en tête des paysages urbains panoramiques, je me rendis compte qu’il n’y avait pas d’appareil disponible correspondant à mes besoins : 240° d’un seul tenant… je ne trouvais pas non plus de plans correspondant à ce que je cherchais. Qu’importe ! je me mis à la conception de l’appareil et compris vite qu’il me fallait un « rotosténopé » pour mes images…

Le principe en est simple : L’appareil tourne autour d’un axe sur lequel se trouve le sténopé. Le film, fixé sur la partie externe d’un tambour, défile face au sténopé de façon à ce qu’à tout moment, un point du paysage corresponde à un point fixe sur le film. L’exposition se fait à travers une mince fente verticale (cf. ci-dessous : l’appareil en images)

Vue d’ensemble : bien sûr c’est assez encombrant, mais tout autre appareil utilisant un film de même format le serait également…

 


© françois besson - 2005

 

 

Le principe est certes simple mais la conception et la réalisation de l’appareil furent plutôt laborieuses :

Je n’ai pas trouvé d’emblée la bonne formule. La première version de l’appareil, quelque peu naïve, voyait le sténopé tourner autour du tambour ; le résultat était déconcertant. Une image totalement abstraite sur un film magnifique... Pour prendre un exemple, le soleil, que l'on devinait faiblement à travers les nuages, avait laissé une trace en arc de cercle faiblement concave vers le haut s'étendant sur un quart de l'image... Et le reste était à l'avenant: arcs de cercles concaves vers le haut dans la moitié supérieure de l'image, concaves vers le bas dans la moitié inférieure. Tous ces arcs superposés brouillant totalement l'image. La version suivante de l’appareil livrait également des images étranges, mais nettement moins abstraites :

je les aimais bien, mais ce n’était pas vraiment le projet initial !

Le résultat final n’est pas du bricolage type bout de ficelle et scotch, mais ce n’est pas non plus une réalisation d’horloger digne de figurer aux Arts et Métiers !

Caractéristiques techniques

Mon rotosténopé a été construit avec une « focale » qui n’est pas un très grand angle par choix esthétique, mais le même type de construction peut être tout à fait être réalisé avec d’autres choix de focale. De même l’angle de vue a été limité à 240°, mais il pourrait atteindre 360° en utilisant des films plus longs

- format du film : 8x20’’ soit 20,3 x 50,4 cm
- format de l’image : 20,3 x 48.3 cm
- « focale » : 120 mm, soit un angle de 118° en vertical
- angle couvert lors de la rotation : 240°
- décentrement vertical : + 3 cm vers le haut et – 1 cm vers le bas
- obturateur : scotch
- temps de pose: 18 , 6 et 3 mn
- viseur : repère d’angle sur le rotosténopé
- dimensions : hauteur : 53 cm , largeur : 34 cm, longueur : 51 cm
- poids : 14.5 kg

L’appareil en images

Le sténopé est situé juste au-dessus de l’axe principal. Le film se trouve sur la face externe du tambour tournant autour de l’axe secondaire ; l’exposition se fait à travers une mince fente verticale. (le tambour – cœur du système – est un vénérable faitout acheté au marché aux puces !).

L’ensemble de l’appareil est mis en mouvement par un petit moteur électrique muni d’une démultiplication importante, un « motoréducteur » ; cette transmission se fait par chaîne. Le câble situé sous la chaîne fait tourner le tambour porteur du film lors de la rotation de l’appareil.

 

Le réglage de la vitesse de rotation se fait en montant les piles en série ou en parallèle : 3 vitesses sont possibles correspondant à 3 voltages (240° en 18,
6 ou 3 mn pour 3, 6, ou 12 volts)

Même s’il fonctionne parfaitement et livre des images intéressantes, cet appareil a de nombreux défauts : encombrement, sensibilité au vent, temps de pose longs, une seule prise de vue par sortie… C’est pourquoi je réfléchis à la construction d’un successeur utilisant des roll-films artisanaux et permettant de remédier à tout ces inconvénients (avec peut-être une version de poche utilisant des films de 4 x 10’’ pouvant être tirés par contact ou agrandis !).

 

quelques jalons destinés aux aventuriers

annexe 1 : appareils panoramiques : sténopés et grands formats

Cette brève recension ne vise pas à l’exhaustivité, mais seulement à stimuler la curiosité ; j’ai donc laissé de côté tous les appareils classiques dont on trouvera la description dans l’excellent ouvrage d’Arnaud Frich,
la photographie panoramique, Eyrolles 2004.

Sténopés panoramiques hexagonaux :
ils livrent un panorama fait d’images multiples aux raccordements incertains.

Un appareil bien fini :

Luc Ewen : http://www.tortuga.lu/francais/1_descriptif.htm
(très joli boîtier, joli prix...)

Un autre à l’état de prototype : l’hexomniscope :

http://www.abelsonscopeworks.com/cameras/hexomniscope.htm 
 

Quelques résultats de sténopés panoramiques à expositions multiples :

Andrew Kemp :
http://www.andrewkemp.net/flash/index.htm 

http://www.casadopinhole.com/ovni_eng.htm 

Craig J Barber : http://www.craigbarber.com/gallery.html 


Sténopés panoramiques en demi-boîte de camembert :

Kurt Mottweiler : http://www.mottweilerstudio.com/html/cameras/camera_6.html 

Demi-camemberts grands formats avec objectifs classiques : Tom Yanul : http://hometown.aol.com/tyanul/myhomepage/profile.html 
 

appareils panoramiques rotatifs :

sténopé en 120: appareil de Robert Lang, cf page 189-191 du livre de
Eric Renner, Pinhole photography, 3ème édition 2004.

petit et moyen formats : http://www.tbk.de/panorama/show1.htm 

bricolés: Doug Bardell http://www.cyberbeach.net/~dbardell/panoptic.html 

grands formats :

La cirkut camera de kodak : http://www.bigshotz.co.nz/cirkut.html : appareil conçu au début du siècle pour des négatifs de 5, 10 ou 16 pouces de large.

Un autre lien avec une vidéo montrant une prise de vue : http://memory.loc.gov/ammem/collections/panoramic_photo/pnshoot.html 

Jamie Youg ou comment tirer les négatifs d’une « cirkut camera kodak » en procédé alternatif :
http://www.jamieyoungphoto.com/jamie%20young%20%20cikt2.html 
 

panoramiques hémisphériques (au moyen d’un miroir) :

http://www.tbk.de/panorama/show3.htm 
 

sténopé :

l’omniscope d’Eric Renner: 4 images sur un film de 120, anamorphoses : http://www.pinholeresource.com/agora/agora.cgi?cart_id=&xm=on&product=Cameras 

les sténopés rotatifs d’Oward Romero au fonctionnement mystérieux

http://www.panscenic.com/cameras.htm 

annexe 2 : où trouver des films de grand format ?

J’ai utilisé des plans-films de format 16x20 pouces (40.6 x 50.8 mm) coupés en deux pour aboutir à un format de 8x20 pouces.

En 100 ASA,

On peut utiliser du film Maco (qui fait bien d’autres formats – jusqu’au 20x24 pouces) Page du site maco consacrée aux films: http://www.mahn.net/Frameset.htm ; une commande directe est désormais possible

On peut également utiliser du film Efke, à commander par exemple chez JandC photo aux USA :
http://www.jandcphoto.com/index.asp?PageAction=VIEWCATS&Category=69 

En 400 ASA,

On peut utiliser un film « JandC » à commander chez JandCphoto : http://www.jandcphoto.com/index.asp?PageAction=VIEWCATS&Category=69 

Pour une découpe de films à des formats personnalisés moyennant un surcoût et un délai important on peut s’adresser à :

Bergger : http://bergger.com/ 

Wephota : http://www.banse-grohmann.de/wephota/sortimix.htm 

Rappelons pour ceux qui visent de très grands tirages, que de tels formats ne sont pas condamnés à être tirés par contact comme le montre l’agrandisseur 16x20 pouces de Mike Westmoreland : http://www.bigshotz.co.nz/mike_westmoreland.html 

En guise de conclusion à ce tour d’horizon, hommage à l’un de nos prédécesseurs les plus téméraires : Melvin Vaniman ! http://www.bigshotz.co.nz/melvin_vaniman.html 

PS : Le peuple des petits trous n’est guère enclin à se plier aux dures lois de l’optique, il pourra néanmoins étudier attentivement
l'article optimiser son sténopé d'Emmanuel Bigler afin de les enfreindre en toute connaissance de cause.

 


bibliothèque de France © françois besson - 2005   

 

     

 

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