Photographier les sites cisterciens
Par Henri Gaud
Abbaye de Fontfroide (France)
Le site vu du ciel vers 14 heures (Ecureuil)
Canon EOS 1N, Zoom 28-70 L F/2,8 - F/5,6
Ektachrome 100 Iso
Avant-propos : méthodes
Je
pratique la photographie depuis 1976, et cela uniquement dans le
domaine du patrimoine architectural.
La
photographie n'est ni une science, ni un art, mais plutôt une forme
d'artisanat. Ma devise "Un photographe au service de l'Art" est bien
claire. Pour être au service il faut connaître son métier de
photographe et comprendre le sujet.
J'ai
été amené très tôt à réfléchir sur la relation entre photographie et
architecture ; cette réflexion prend racine dans une connaissance du
sujet, une grande habitude du travail photographique, puis quelques
idées a priori. Enfin l’ensemble des méthodes se rode par
l'expérience sur le terrain.
Ces
méthodes de travail sont d'ordre général pour l'architecture mais
trouvent une application particulière avec l'architecture
cistercienne.
Il ne
s'agit pas de recettes, celles-ci font partie des idées reçues sur
le métier de photographe, mais bel et bien de méthodes qui
permettent de photographier un sujet.
Il ne
s’agit pas non plus de créer une oeuvre, mais de décrypter un sujet
et de le rendre accessible. Cela implique une bonne connaissance du
sujet, bien sûr, mais aussi un grand respect pour lui, de son sens
premier, de sa finalité, de son histoire et de son état actuel.
Abbaye de Tisnov (Rep Tchèque) : Les arrosoirs.
Canon EOS 1N, Zoom 70-200 L F/2,8 - F/4
Ektachrome 100 Iso
Les
postulats
Ces
postulats sont personnels et totalement arbitraires, ils me
permettent simplement de commencer mon travail. Ils consistent
globalement à respecter le sujet architectural.
Postulats généraux
Il
faut :
-
Respecter le propos de l'architecte, du créateur du lieu. Le
photographe doit s'effacer devant celui-ci.
-
Mettre le sujet en valeur, montrer une version qui évoque un idéal.
-
Faire le tour du sujet, la photographie est un commentaire.
-
Privilégier les prises de vues orthoscopiques 1
-
Photographier surtout par beau temps.
Abbaye de Vyssi-Brod (Rep Tchèque) :
Les voûtes du chapitre.
Canon EOS 1N, 14mm Ortho F/2,8 - F/8
Ektachrome 100 Iso
Postulats propres à l’architecture cistercienne
Il
faut :
Respecter "Les bâtisseurs cisterciens" :
Au
XIIe - XIIIe
les moines cisterciens étaient l'élite de la nation, par leur
talent d'organisateur du travail, puis d'ingénieur bâtissant des
vaisseaux vers le ciel.
Les
photographies doivent être sobres, les cadrages simples. J’évite les
cadrages qui transforment la nature du sujet : il ne faut pas trop
jouer sur les perspectives. La distance avec le sujet doit rester
"normale". Ni trop près ni trop loin.
-
Respecter le propos de l'ordre cistercien qui peut se résumer en
quelques mots : efficacité, sobriété et prière.
-
Mettre le sujet en valeur : la pureté cistercienne
-
Photographier la lumière : Les cisterciens ont inventé une
architecture sans décors à l'aide de deux matériaux : la pierre et
la lumière.
Tous
les éléments sont réunis et nous allons pouvoir commencer. L'idée
maîtresse du travail est de révéler la pureté cistercienne.
En
1997, je pars avec ces postulats pour un reportage sur les abbayes
cisterciennes dans toute l’Europe… mais je m’aperçois au fur et à
mesure du voyage que révéler la pureté cistercienne m’est de plus en
plus difficile. Ma méthode et moi-même sont contraints d’évoluer…
La
pureté de cette architecture - selon l'idée que l'on en a venant de
France - est très variable selon les régions d'Europe et les
périodes de développement de chaque abbaye. Les abbayes françaises
connues à ce jour ne nous permettent pas d'appréhender
l'ensemble des abbayes européennes. Le mot pureté, si courant
dans le discours des amateurs ou des connaisseurs d’abbayes, ne peut
pas s’appliquer à l'ensemble des abbayes que je connais maintenant.
La
richesse et la diversité des abbayes sont les sujets qui se
substituent à cette recherche de la pureté – même si celle-ci reste
très présente malgré tout. Nous avons parfois beaucoup de mal à
découvrir la pureté, en nous attachant trop au détail. La pureté ne
se retrouve pas toujours dans le détail, mais elle est bien plus
permanente dans les ensembles, le plan, l'organisation de l'espace,
la logique de l'ensemble et surtout dans le site cistercien
lui-même.
J’ajoute deux remarques :
-
Etre confronté à un sujet comme une abbaye cistercienne, porte à une
sorte de voyage initiatique. On enterre rapidement ses idées reçues,
qui pourtant étaient les conditions sine qua non de la réflexion de
départ. De la même façon qu’il est nécessaire de démonter un
échafaudage après les travaux, notre première idée, une fois le
reportage terminé, n'a plus aucune importance.
- De
l'importance d'être pressé et de la méthode : la réflexion précède
l'action. En arrivant sur le site le plan d'action est prêt mais pas
totalement arrêté. Les sites cisterciens présentent l'avantage
d’offrir un plan type, réalisé dans deux versions et orienté selon
un axe unique, sauf exception.
Abbaye de Silvacane (France)
pilier sud-ouest de la croisée du transept à midi en hiver.
Sinar P 4x5 ; Apo Grandagon 75mm F/4,5 - F/32
Ektachrome 100 Iso
Photographier la lumière,
« mati���re cistercienne »
L'architecture cistercienne est une boite qui abrite, contient, la
prière des moines et qui leur permet de vivre de façon rationnelle
sans perdre de temps. Seul l'intérieur compte, l'extérieur n'est
qu'une anecdote, et sa lumière n'est qu'anecdotique. L'intérieur est
construit autour de la lumière, et la photographie tourne autour de
cela, c'est donc le seul axe à considérer. Nous allons observer des
instants de lumière " cisterciens ". L'espace clé est par nature
l'église et l'heure clé, la fin de matinée, l'heure de la messe,
quand le chœur s'illumine et illustre la résurrection. Nous avons là
une matière qu'il faut détecter et mettre en évidence.
Dans
le but de respecter l’esprit cistercien, toutes les photographies
sont faites en lumière naturelle.
La
lumière est faite pour sculpter l'espace. Quand on parle de lumière
on pense au rayon de soleil, cette lumière dirigée est l'origine,
mais nous nous intéresserons à tous les fils de ce rayon : réfléchis
par la pierre, diffusés par quelques brumes ou nuages.
Ces
règles sont une aide, un fil conducteur, mais en aucun cas une
contrainte négative, c'est pour cela que je les transgresse souvent,
quand l'occasion se présente. Elles constituent une simple
contrainte constructive permettant de resserrer le sujet qui
deviendrait autrement beaucoup trop vaste.
Abbaye de Silvacane (France) :
L'église à midi en hiver.
Sinar P 4x5 ; Grandagon N 90mm F/4,5 - F/32
Ektachrome 100 Iso
Règles : localiser le sujet photographique.
Une revue des sujets possibles
3 façons d’utiliser la lumière
- La
lumière crée une ambiance particulière dans un espace et il faut
restituer cette ambiance.
- La
lumière à certain moment et sous un certain angle a une action forte
sur la matière. La photographie est surtout un média du rendu de
matière. J'utilise les éclairages très frisant pour montrer le grain
de la pierre, la patine d'un bois, pour magnifier la matière
travaillée par les compagnons qui ont bâti les lieux. Ce type
d'éclairage nous permet de bien voir le travail de construction.
- La
lumière peut enfin être directement le sujet : quelques taches au
sol ou sur un mur.
Les
mouvements du soleil sont heureusement prévisibles, d'est en ouest,
le mouvement horizontal est toujours le même, c'est l'inclinaison
verticale qui change selon les saisons. Le parcours du soleil est
beaucoup plus bref en hiver qu'en été.
L'intérêt pour nous se manifeste par des besoins différents dans un
même lieu. Le cloître - qui n'est ni intérieur ni extérieur - nous
permet de bien comprendre ce que l'on peut tirer de ces variations :
prenons le cloître de Fontenay, le 21 juin. Nous sommes dans la cour
et regardons le petit clocher et le dortoir ainsi que la galerie est
du cloître. Il est environ 15 h, le soleil est très haut. Eclairage
rasant sur le mur du dortoir et la galerie est. Pour le côté sud de
la nef de l'église, grâce à la hauteur du soleil, le soleil presque
rasant dégage des ombres qui mettent en valeur la pierre, tout est
bien pour notre photo.
Même jour, même heure. Déplaçons-nous dans la galerie nord qui est
puissamment éclairée. De petites taches d'une lumière très forte se
forment sur le sol près des arcatures de la galerie et le reste est
presque dans l'ombre par contraste, cela ne va pas du tout.
Changement de saison, 21 décembre. Nous n'avons pas changé de place,
l'heure est présentement la même, le soleil le même, même
orientation, plus faible, de couleur plus chaude et beaucoup plus
bas. Il dessine de grandes taches sur le sol de la galerie jusqu'au
mur de l'église. Ces grandes taches de lumière éclairent les voûtes,
tout est bien pour la photo.
Retournons dans la cour du cloître. Le mur du dortoir est bien
éclairé d'un éclairage frisant mais l'ombre de la galerie sud masque
les deux tiers du jardin et balaye la galerie est d'une ombre trop
grande. De plus le mur de la nef est éclairé de peine face ce qui ne
nous convient pas du tout.
Photographie d’extérieurs
Il
faut décrypter l'espace, rendre les volumes visibles, donner la
sensation d'espace sans artifice.
Pour
photographier les extérieurs, seul compte le but à atteindre. On
doit dégager les volumes des bâtiments pour les rendre crédibles,
pour ne pas avoir une vue plate des choses. Transcrire les trois
dimensions en deux dimensions.
Les
heures et les saisons ont une importance très particulière, non pas
pour des questions de sens, mais pour des questions de géométrie et
de hauteur de soleil à une heure donnée.
Il ne
faut pas se fier aux apparences, notre oeil est un outil subjectif
qui transcrit ce qu'il voit en impression. La lumière naturelle,
celle du soleil, peut sembler plus ou moins forte ou plus ou moins
dure. En fait cette lumière peut être très abondante donc assez
aveuglante pour l’œil, mais ce n'est pas une qualité. Pour un
photographe seul comptent les qualités (angle du soleil et
orientation, coloration chaude ou froide, lumière diffuse ou bien
très franche). Il faut plus se fier à l'analyse des équilibres entre
les ombres et les lumières pour bien dégager les volumes, qu'à une
impression générale liée à la sensation thermique de froid ou de
chaleur, à l’aveuglement dû à une lumière écrasante ou au charme des
tonalités d'un coucher de soleil.
Photographie d’intérieurs
Il
faut là se laisser guider par la lumière intérieure, cette lumière
qui a un sens, la lumière mystique.
Pour
photographier les intérieurs, j'utilise la lumière significative,
par rapport à l'utilisation de la salle, à une heure particulière et
à une saison particulière. Cette lumière sublime le lieu, et la
photographie célèbre cet instant. Par exemple, la salle du chapitre
orienté plein est, doit être
photographiée le matin assez tôt pour que le soleil soit bas
et pénètre jusqu’en son milieu. Les saisons les plus intéressantes
sont le printemps ou l'automne parce que l'angle d'éclairement
permet à la lumière de bien pénétrer par les fenêtres.
Abbaye d'Otterberg (Allemagne) :
appareillage du pilier du transept nord à midi en automne.
Fuji GX 680 ; 6x8 ; Fujinon 180mm F/5,6 - F/16
Ektachrome 100 Iso
Photographie de détail
Je
m’attache à photographier tous les éléments qui sont révélateur de
la vie cistercienne et de la manière de bâtir : chapiteaux, erreurs
de construction, aspect de la pierre et différentes composantes du
plan cistercien.
Méthode pratique : matériaux, outils, choix de l’œil
Films
Les
films d’aujourd'hui facilitent le travail, le rendu est assez
flatteur et ils tolèrent quelques erreurs. De toutes façons nous ne
pouvons pas discuter la qualité des films, il faut choisir parmi
ceux que fabriquent les deux derniers fabricant de surfaces
sensibles, Kodak et Fuji. Personnellement
je n'utilise que du film diapositive2 couleur de
ces deux marques.
En
dépit des progrès réalisés par les fabricants d’émulsion le sujet
original est beaucoup plus riche en contraste et en détail que le
film n'est susceptible d'en enregistrer. Il faut donc choisir ce qui
nous intéresse, ce que l'on veut montrer et le moment le plus
intéressant pour cela.
Appareils
Les
appareils possibles sont très nombreux, personnellement je travaille
dans quatre formats3 de prises de vues. Chacun a sa
destination (utilisation de l'image) et son sujet de prédilection.
J’utilise les formats 24x36 mm, 56x76 mm, 10x12,5 cm et 20x25 cm.
Chaque format est 2 fois plus ou moins grand que le suivant. Plus le
format est grand, meilleur est le résultat et la difficulté
technique est proportionnelle au format.
L'architecture cistercienne est une architecture de lumière et
d'élévation. Photographier l'élévation d'un bâtiment nécessite un
type d'appareil particulier, car j'ai choisi pour les vues
descriptives de faire des photographies orthoscopiques. Ce type
d'appareil ou d'objectif rend les décentrements possibles ce qui
permet de remonter le centre optique de l'image et de conserver peu
de sol tout en gardant une bonne vision des verticales qui restent
verticales Il ne s’agit pas de transformer Pontigny en Kéops.
A propos du grand angle
Luttons contre une idée reçue : l'utilisation d'un objectif grand
angle entraînerait des déformations. Non. Seul le point de vue
déforme, il faut placer son appareil avec le plus grand soin. Tout
d'abord éviter d’être trop près du sujet, respecter une hauteur
normale (1,5 m environ), garder l'axe optique horizontal. Un grand
angle bien utilisé ne pose aucun problème, il faut respecter la
vision orthoscopique avec beaucoup de rigueur. Seul le point de vue
compte, ensuite on choisit un angle, donc un objectif, pour faire
rentrer son sujet sur le film. Les prises de vues en architecture
nécessitent un grand nombre d'objectif car une grande partie des
points de vues est imposée par la nature du terrain.
Temps de pose et choix de l’œil
Les
automatismes calculant le temps de pose ne permettent pas une
analyse complète d'un sujet architectural. Il y a un moment où il
faut faire un choix, ce que ne sait pas faire un calculateur, tout
du moins pas encore.
Voilà
comment je choisis : souvent le sujet est trop contrasté pour
"entrer" dans le film. A partir de là, deux possibilités : revenir
un autre moment de la journée ou de l'année, ou choisir dans le
sujet, c'est-à-dire recadrer sur une partie du sujet.
-
choisir un autre moment permet que le soleil tourne et nous donne un
éclairage plus doux, ou un éclairage indirect, ou un contre-jour qui
permet de bien dégager les différents plans de façade et de réduire
le contraste du sujet. Une autre météo, temps d'orage, de neige etc.
permet de valoriser telle ou telle représentation.
-
choisir dans le sujet : on peut recadrer le sujet pour réduire son
contraste, ou choisir le sujet secondaire, les ombres ou la lumière.
Dans telle image seules les ombres ou les lumières seront
correctement rendues, c'est le réglage du temps de pose qui nous
permet d'ajuster, mais le choix est artistique. Visuellement il est
plus facilement acceptable d'avoir de grands espaces d'image très
sombre que des espaces très clairs sans aucun détail. Donc il ne
faut sacrifier les parties claires que si elles sont de toute petite
surface. Ces petites zones tr���������������������������������������������������s claires ne seront là que pour donner
une bonne dynamique à l'image.
Travail préparatoire
Il faut tourner autour du sujet, pour repérer les sujets
photogéniques, les sujets incontournables, les vues générales et les
motifs illustrant le sujet. Repérer les orientations, imaginer les
bonnes heures des différents sujets repérés pour pouvoir établir un
planning. Le plan type des abbayes cisterciennes nous facilite la
tâche mais attention pour certaines abbayes (cloître au sud) le côté
nord de l'église devient un lieu important et n'est éclairé que
quelques jours par an durant quelques heures seulement.
Il ne faut pas trop rêver,
en règle général on a peu la possibilité de photographier les
façades nord sous un éclairage " idéal ", on peut évidemment se
débrouiller tout autrement.
Photographier avec la lumière : méthode pratique
Il
faut tourner avec la lumière. Le soleil tourne, le photographe
également, mais son mouvement est différent. Pour des vues
extérieures, la simplicité des élévations de façades et l'absence de
décor, me conduit à choisir des angles d'éclairement de l'ordre de
30% et un soleil assez haut (printemps, été).
Déroulement de la journée : le matin vers 9 heures, je me place à
l'angle nord-est de l'église. Le côté nord est légèrement éclairé ;
j'avance vers l'angle sud-est ; maintenant c'est le chevet qui a un
bon éclairage ; puis retour vers l'angle nord-est pour une vue du
chevet dans l'autre sens, etc. Si le bon éclairage est sous 30%
environ il y a toujours deux parties bien éclairées, et je passe de
l'une à l'autre ; le soleil continue sa course et deux autres
parties qu'il me faut voir sont bien comme je le souhaite à présent.
La journée se passe ainsi en allées et venues et le soir j'ai fait
le tour du monument. Le lendemain, même travail à l'intérieur des
bâtiments, et de la même façon je tourne avec le soleil.
Abbaye de Silvacane (France) :
Travée du côté sud de la nef à midi en hiver
Sinar P 4x5 ; ApoSironard WS 150mm F/5,6 - 32
Ektachrome 100 Iso
La réussite à tous prix :
il y a toujours une photographie possible
Photographier par tous les temps
Je ne
peux pas rentrer sans avoir fait les photos du reportage.
Pour
une photographie "idéale" dont le but est la mise en valeur, la
promotion, ou tout simplement la révélation au grand public, seul le
soleil est possible. Les vacances n'existent que grâce au soleil,
idem pour les photos qui doivent évoquer tourisme et vacances.
Pourtant on peut vraiment faire des photographies par tous les
temps.
Pour
les moments où le soleil est bien présent : le soleil n'est là que
pour créer les ombres, le sujet est très noir et blanc, entre ombres
et lumières toute l'image doit se construire sur cet équilibre.
Par
temps de pluie, les ombres et la lumière n'existent plus, mais la
couleur est beaucoup plus présente, la composition est commandée par
les contrastes chromatiques.
Pour qui est la photo?
Il y
a 2 façons de voir les choses, qui conditionnent le travail. Le but
peut-être de faire quelques bonnes images ou bien de réaliser un
reportage donnant une bonne idée du site.
Chaque reportage a son but précis. Tous les reportages sont réalisés
en fonction des besoins et demandes. Le point de vue "Editeur" est
très différent d'un regard "Magazine" et les connaisseurs du site au
sens large, propriétaire, partenaire, gestionnaire, ami, visiteur,
n'ont pas la même façon de faire leurs choix. Mes images étant
faites pour tous ces publics, les reportages s'adaptent, même si une
bonne partie d'un reportage convient à un large public.
Petite revue des catégories d’image
Une
fois sur place, et en dépit des règles qu’on s’impose, un grand
nombre d’images restent possibles. Elles correspondent à diverses
façons d’appréhender la photographie. En voici la liste
Photographie descriptive
Elle
vise à montrer le mieux possible le sujet architectural, sans
prendre trop parti, sans non plus réaliser une " trop belle image "
à l'ambiance décalée par rapport au sujet. Les photographies
d'ensemble ou de détail sont orthoscopiques et font souvent appel à
un matériel moyen ou grand format. Ce type d'image représente une
partie importante de mon travail et demande une connaissance du
sujet et du but du reportage photographique. La méthode, la
préparation et la connaissance du métier de photographe sont très
importants, car il faut savoir tout photographier quelles que soient
les conditions… or à certains moments certains lieux sont quasiment
impossibles à photographier.
Photographie de plaisir
Elle
se fait autour d’une couleur étrange, d’une très belle matière, de
la simple envie de fixer une vision fugitive qui n'a peut-être aucun
rapport avec le sujet. C’est une impulsion à fixer, une image en
plus.
Photographie graphique
Elle
est de même nature que la photographie descriptive, mais sans soucis
pour le sujet réel puisque c'est la composition qui devient le
sujet. On ne cherche pas à décrire, mais à composer même au
détriment de la compréhension du sujet.
Photographie opportuniste
Un
cadrage imprévu ou une ambiance lumineuse se présentent, et parfois
les deux dans le même temps. En photographiant cette scène j'ai la
certitude (même si cela ne se vérifie pas toujours) que l'image aura
un bon rendu et plaira au plus grand nombre, sans pour cela être un
hommage à la médiocrité. Ces images se présentent et il faut
simplement les fixer sur le film.
Photographie "oeuvre personnelle"
Ce
type d'image ne se réalise pas du tout avec le même esprit que les
autres, si ce n'est qu'il faut un film et un appareil photo. Il
s'agit de création pure et même des défauts techniques peuvent être
des éléments créateurs (voir la Lomophotographie). Seul compte le
photographe et son idée. Le sujet n'est qu'une matière, un prétexte.
Nous avons quelques éléments : films, appareil, matière et lumière,
et une vision exprimée par un cadrage mais tout peut être transformé
sans respect pour le contexte.
Notes
1
Orthoscopique : qui correspond à la réalité, que les lignes
horizontales restent horizontales, que les lignes verticales restent
verticales. Si l'on se place devant la photographie à une distance
donnée, la vision est telle la réalité. En pratique cela revient à
placer l'axe optique orthogonal au sujet, soit en architecture,
parfaitement horizontal et d'utiliser un objectif orthoscopique
(toutes les droites qui traversent le champ restent des droites).
2
Diapositive : films positif, transparent généralement en couleur.
Ces images sont des diapositives que l'on regarde sur une table
lumineuse. Ce terme ne comporte aucune notion de format, il faut
donc préciser celui-ci.
3
Format photographique : taille des photographies originales,
s'exprime en millimètre, en centimètre et en inch pour certain
format. Exemple 24x36 mm, 56x72 mm, 6x6
cm, 6x8 cm, 10x12 cm, 4x5 inch, 20x25 cm, 8x10 inch.
dernière modification de cet article
: 2002
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