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l'auteur

Christophe Metairie



 

14, chemin d’arancette
64100 Bayonne
0622594660

 ancien ingénieur du son
pour la télévision
formation audiovisuelle à
l'EFET (Paris 12e)

pratique la photographie depuis 25 ans

domaine de prédilection
photographie de paysages

 calibration des systèmes
 de prise de vue et d’impression
www.cmp-color.fr
christophe.metairie
@numericable.fr

 

Publication originale de l'article sur le site de Christophe Métairie en
www.cmp-color.fr/
linhof5x7.html

 

 

 

Restauration - modification
d’une chambre Linhof 13x18
de 1939

par Christophe Métairie

 


La chambre d'origine :
chambre Linhof Standard 13x18 datant de 1939 telle que je l'ai reçue. optique Schneider Xenar 210mm f/4.5 obturateur Compound Ek-III/7

 


La chambre modifiée

Vous ne rêvez pas, c'est bien la même chambre... une fois la remise en état effectuée. Les modifications faites : dos moderne 5x7, placage en bois d'ébène, corps avant moderne et renfort en carbone de l'abattant.

Un peu d'histoire

Pendant longtemps, les photographes professionnels ont travaillé avec des chambres photographiques chargées avec des plans film aussi bien en reportage qu'en studio. Avant la seconde guerre mondiale, les formats compacts utilisant du film 35mm (24x36) et 120 (moyen format) étaient des formats assez peu utilisés dans le monde professionnel. Les formats de plan film courants étaient différents en Europe et aux Etats-Unis : formats métriques pour l’Europe (10x12cm, 13x18cm et 18x24cm) et en pouces pour les états unis (4x5", 5x7" et 8x10"), la chambre présentée sur cette page a été construite avec un dos au format 13x18cm et était donc destinée au marché européen.

A l'époque, les marques ont généralement un catalogue de chambres très fourni avec des formats et des possibilités de mouvements variés, une panoplie impressionnante d'accessoires en tout genre (prise de vue, laboratoire...). Il faut dire que le monde de la photographie était alors plus simple : la technologie utilisée pour la construction du matériel pouvait être maîtrisée par tout bon artisan et ne nécessitait pas des millions d'investissement comme aujourd'hui. Il y avait donc profusion de marques plus ou moins importantes et le marché de la photographie était plus ouvert aux petites entreprises qu'actuellement.


Image réalisée avec la chambre restaurée et son optique d'époque Schneider Xenar 210mm f/4.5 Cette optique datant de 75 ans est plus douce qu'un Apo Symmar moderne mais les résultats sont tout à fait corrects pour une optique de cet Age !
Cliquez sur les points rouges pour voir le niveau de détail délivré par cet ancêtre

Cette chambre est une Linhof modèle "Standard" ; on appelle souvent faussement "Technika" toutes les chambres Linhof de ce type. La célèbre chambre Technika apparaît sous forme de prototype en 1934, mais c'est en 1936 qu'elle est commercialisée dans les formats 6x9cm et 10x12cm. La Technika est dotée de mouvements sur le corps arrière alors que le modèle Standard en est dépourvu. Chez Linhof le nom Technika signifie chambre technique "Technische Kamera" et seules les chambres dotées de mouvements arrières portent ce nom.

C'est en 1937 qu'apparaît le modèle "Standard" 13x18cm qui est présenté sur cette page. Cette chambre est construite sur la même base que la Technika mais elle est plus légère et plus compacte : le dos tournant (paysage / portrait par simple rotation) est conservé mais les mouvements de bascule sur le corps arrière ne sont plus présents. Ce type de chambre simplifié est souvent appelé "Standard Presse" car son utilisation en reportage ne nécessite pas de mouvements complexes. Une simple échelle de mise au point le long de la rampe de mise au point et un viseur approximatif permettaient une prise de vue rapide (pour l'époque).

Je vous laisse imaginer ce temps où le photographe partait en reportage "de presse" avec une telle chambre, un gros trépied et un sac rempli de châssis porte film ; il devait falloir une sérieuse expérience pour ramener des images prises sur le vif exploitables, sans mesure de lumière fiable ni aide à la mise au point. D'autant que les films de l'époque n'étaient pas très sensibles, ce qui ajoutait encore à la difficulté !


Extrait du catalogue de l'époque Premier modèle de Linhof Standard 1937 équipée d'un viseur dit "sportif". Le modèle 1939 que je présente sur cette page est différent au niveau de la petite poignée à la base du corps avant et du type de viseur installé. sur cette image nous pouvons voir le dos rotatif incliné.

La construction de cette chambre est entièrement en aluminium, le soufflet est en cuir et les mouvements sont réduits à leur plus simple expression sur ce modèle "standard" : uniquement un décentrement horizontal et vertical sur le corps avant, aucune bascule pourtant si pratique pour contrôler l'orientation de la profondeur de champ. Un viseur pliable sommaire est présent sur la face supérieure et afin de pouvoir faire une mise au point rapide au jugé, une échelle des distances de mise au point est intégrée sur l'abattant qui supporte les rails de mise au point. La chambre est assez légère et compacte pour un modèle 13x18 : 21x21x9cm en position repliée et 2,1kg sur la balance. De plus l'utilisation d'aluminium permet une très bonne rigidité par rapport aux chambres en bois de l'époque.

L'utilisation de téléobjectifs et la macro sont possibles, puisque l'extension maximale est de 540mm. Pour l'utilisation de grand angulaires, l'abattant possède une position "vers le bas" qui évite qu'il ne soit visible dans le bas du cadre (voir photo ci-dessous), l'utilisation d'optiques grand angle jusqu'à 110mm est possible sans problème (110mm en 13x18cm équivaut au même angle de champ qu'un 24mm en 24x36mm). Une articulation permet de conserver le corps avant vertical quand l'abattant est dans cette position. Les optiques livrées en standard en 1939 allaient du grand angle au téléobjectif : Schneider super angulon 120mm, Schneider Xenar 210mm et Schneider Tele Xenar 360mm. D'autres marques étaient proposées par Linhof comme Zeiss (Tessar 210mm) ou Meyer (Plasmat-Satz 210mm, Aristostigmat 120mm, Tele-Megor 400mm).


la chambre avec l'abattant en position "vers le bas" cette position évite que l'extrémité de l'abattant ne rentre dans le champ en grand angle notez le mécanisme de compensation pour conserver le corps avant horizontal malgré l'inclinaison de l'abattant


toutes les pièces sont frappées de l'année de fabrication "39"

Pourquoi la transformation ?

J'ai choisi de remettre en état cette chambre afin de pouvoir l'utiliser régulièrement. Le but n'est pas de la remettre à neuf telle qu'elle était à sa sortie d'usine, mais plutôt de la remettre au goût du jour avec un nouveau corps avant afin de permettre les mouvements de bascule et une modification du dos pour que l'utilisation de châssis 5x7" modernes soit possible. Par ailleurs, le format 13x18cm était courant en Europe à l'époque mais est tombé en désuétude aujourd'hui, et il est plus facile de trouver des châssis et des films au format 5x7 pouces actuellement. La taille externe des châssis 13x18cm et 5x7" est la même, seule diffère la taille des plans film.


Le soufflet en cuir d'origine après un nettoyage en douceur et une couche de cirage: malgré son âge il est en parfait état et n'a nécessité aucun travail

A l'époque les châssis doubles modernes que nous utilisons actuellement (Fidelity, Lisco ...) n'existaient pas et les films étaient stockés dans des châssis métalliques simples, très fins. Ces châssis anciens sont assez difficiles à trouver et pas très pratiques à utiliser ; il a donc fallu adapter un dos récent sur cette chambre, afin d'être en mesure d'utiliser des châssis doubles 5x7" modernes, tout en conservant la rotation du dos : passer du cadrage horizontal à vertical en une seconde par une simple rotation du dos est extrêmement pratique !


le dos 13x18 d'époque n'est pas compatible avec les châssis doubles modernes

Les travaux effectués

La chambre a été achetée d'occasion (pour une chambre de cet âge c'est plutôt normal !) sur la toile et a été entièrement démontée, passée au décapant chimique pour enlever toutes les peintures et traces de colle anciennes. Le décapant chimique (marque V33) est bien car, à l'inverse d'un ponçage manuel, il n'enlève pas de matière. On retrouve donc les parties métalliques brutes telles qu'elles étaient lors de leur fabrication. Désolé je n'ai pas de photo des pièces décapées, pris dans ces travaux, j'ai totalement oublié d'en faire!

Cette opération effectuée, j'ai trouvé un dos Linhof Technika d'occasion au format 5x7 ; ce dos était monté sur une grosse plaque d'aluminium et était utilisé sur un appareil de prises de vues aériennes en Allemagne dans les années 70.


le dos Linhof 5x7 d'occasion trouvé sur la toile. Monté sur une plaque d'aluminium de plusieurs kg, ce dos était utilisé en prise de vue aérienne dans les années 70.

Le dos 5x7 a été lui aussi entièrement décapé, mais après un essai de montage sur l'arrière de la chambre, un problème s'est posé : le dos original rotatif (ci-dessous pièce n° 1) est monté sur l'arrière de la chambre à l'aide d'une gorge circulaire (le cercle blanc) et le diamètre de la gorge du nouveau dos 5x7 (ci-dessous pièce n°2) n'est pas le même. La seule solution pour conserver la rotation du dos a été de passer le dos 5x7 à la fraiseuse pour supprimer la gorge (ci-dessous pièce n°2, pointillé vert) et de fixer le dos 5x7 sur la partie rotative du dos original (pièce n°1). Cette solution est la plus simple et c'est la seule opération que je n'ai pu réaliser moi-même : n'ayant ni le matériel ni les connaissances suffisantes pour utiliser une fraiseuse, j'ai fait appel à une entreprise de la région travaillant dans l'aéronautique.


Pièce n°1: partie rotative du dos original avec sa gorge Pièce n°2: dos 5x7 moderne, la gorge (pointillés verts) a été fraisée pour être supprimée. Les deux pièces sont fixées ensembles avec 4 vis, Le dos moderne se monte sur la chambre par l'intermédiaire de la plaque rotative du dos original.

Nous pouvons comprendre plus facilement en voyant le montage fini sur la photo de gauche : le dos moderne 5x7 (pièce 2) monté sur le dos rotatif original (pièce 1).

La photo de droite met en évidence un autre problème que j'ai rencontré : le dos moderne est plus grand que le dos original et que le corps principal de la chambre de 6mm, différence qu'il a fallu combler pour que l'aspect esthétique ne soit pas oublié. J'ai choisi de réaliser un "placage" en bois d'ébène, je dis placage entre guillemets car un placage de 6mm n'est plus vraiment un placage! Le bois de placage utilisé mesurant 0.4mm d'épaisseur, pas moins de 15 épaisseurs ont été nécessaires pour mener à bien cette opération... qui a pris pas loin d'une semaine !


Le bois de placage utilisé, bois d'ébène de macassar, épaisseur 0.4mm bois brut non poncé, non ciré


Le placage terminé apporte 6mm de plus sur tout le pourtour de la chambre, qui permettent d'égaliser la taille du dos moderne et la taille du corps de la chambre.

Une fois les parties en ébène assemblées sur la chambre, un ponçage a été réalisé, en partant du grain assez gros (60) puis au grain très fin (600) puis à la paille de fer afin d'avoir un fini aussi lisse que possible.

La dernière opération a été de protéger les parties en bois en les cirant à l'ancienne : cire d'abeille et essence de térébenthine, la même cire qui est utilisée en ébénisterie. Après plusieurs couches jusqu'à la saturation de l'absorption, un passage au chiffon en laine permet de révéler la beauté du bois et de le faire briller.


la rotation pour le passage du cadrage vertical à horizontal

Le dos 5x7 moderne comportait un habillage en cuir noir qui n'allait plus très bien avec le placage d'ébène : encore du travail pas prévu... le remplacement de l'habillage en cuir par de l'ébène s'est montré assez difficile à réaliser proprement, le résultat n'est pas parfait, mais il a le mérite de donner une apparence cohérente à cette chambre. Le découpage du bois a été fait avec une scie de placage spéciale, la finition des découpes au papier de verre, mais il a fallu refaire certaines pièces plusieurs fois, le bois de 0.4mm d'épaisseur ayant une fâcheuse tendance à se fendre et à casser très facilement ! Un cirage des pièces du placage a été effectué à la cire d'abeille additionnée d'essence de térébenthine, c'est beau et ça sent bon !

Le problème du dos résolu, il a fallu s'occuper de la remise en état de l'abattant et des rails de mise au point. L'abattant étant en aluminium assez fin (4mm) et assez souple, une plaque de renfort en carbone a été fabriquée, plaque de 4mm qui a été collée à la résine époxy et passée au four à 50° pendant 24 heures pour plus de rigidité. La découpe du carbone a été faite avec un outil rotatif Dremel muni d'un disque diamanté, j'ai utilisé de la toile émeri de plus en plus fine et de la paille de fer pour la finition finale (vous trouvez ici des infos pour réaliser des plaques de carbone si vous êtes intéressé). Une plaque de pour trépied compatible ARCA d'une longueur de 20cm est fixée sur l'abattant ; en téléobjectif ou en macro, elle permet d'aligner le centre de gravité de la chambre et le point de fixation sur la tête du trépied pour plus de stabilité. En prise de vue courante, la plaque située sous le corps de la chambre (6cm, compatible ARCA) donne un ensemble équilibré.


la plaque de carbone qui renforce l'abattant d'origine. Cette plaque dépasse de 6mm pour s'adapter à la dimension du corps de la chambre muni de son placage en ébène.

Les rails de mise au point sont en bon état, un simple décapage et une nouvelle peinture faite à la bombe pour carrosserie de voiture, couleur gris titanium ont suffi à redonner un aspect correct à ces pièces. La bombe de peinture pour voiture fonctionne très bien, en 4 ou 5 couches fines ; un passage au four à 50° pendant quelques heures permet un meilleur durcissement de la peinture.


Le rail de mise au point décapé et repeint à la bombe : difficile de croire que sa fabrication date de 75 ans !


La gravure originale sur l'abattant, en face intérieure n'a pas été peinte

La charnière originale qui fait la liaison entre le corps de la chambre et l'abattant étant en bon état et sans trop de jeu : elle a été conservée. Le remontage des 2 pièces n'a pas posé de problème. De la résine époxy a juste été utilisée en plus des vis de fixation de la charnière pour bien la maintenir et la fixer définitivement.


Le corps de la chambre avec l'abattant et sa plaque de renfort en carbone

Le montant avant original ne comporte pas de mouvement de bascule, uniquement un décentrement vertical et horizontal. Les 2 montants verticaux étant légèrement faussés, le coulissement du décentrement vertical se faisait assez mal. J'ai voulu le redresser ; il a tout simplement explosé en morceaux... la fonte d'aluminium n'apprécie pas les torsions ni les efforts trop prononcés ! J'ai donc finalement opté pour le remplacement du corps avant original en choisissant un corps avant de chambre Linhof Kardan 4x5 des années 60. J'ai déjà utilisé ce type de corps avant sur le montage que j'avais réalisé pour le Pentax 645D (voir ici): cette pièce comporte tous les mouvements nécessaires (décentrement et bascules dans tous les axes) et reste très compacte. C'est le même corps avant qui est utilisé sur les chambres Technika actuelles, gage de fiabilité et de qualité ! Ce corps avant, même assez ancien, accepte les planchettes porte objectif au standard actuel Linhof Technika 4x5 (96x99mm) ; ces planchettes sont compactes, pratiques à utiliser et très courantes, contrairement aux planchettes introuvables qui équipaient la chambre à l'origine.


Le corps avant prélevé sur une Linhof Kardan 4x5

Une fois démonté,  le corps avant de la Kardan a été remonté sur le chariot de mise au point de la chambre en cours de réhabilitation. Pour ce faire, le chariot a dû être modifié en limant sa face supérieure qui n'était pas plate. En conservant le chariot de mise au point d'origine, on a l'avantage de conserver aussi l'articulation qui permet de garder le corps avant bien vertical même lorsqu'onplace t l'abattant en position grand angle (incliné vers le bas).


Le nouveau corps avant est monté sur le chariot de mise au point original, en position grand angle, le montant avant reste bien vertical grâce à l'articulation sur le chariot (flèche rouge)

Avant l'assemblage des 2 pièces, le tenon de la queue d'aronde (qui servait à l'origine pour le décentrement horizontal) a été comblé à l'aide d'une résine mélangée à de la poudre d'aluminium (ci-dessous, flèche rouge). La place manquant pour utiliser des vis, l'assemblage du corps avant moderne sur le chariot de mise au point original a été fait à l'aide de résine époxy avec une cuisson au four: ce type d'assemblage est invisible et indestructible. Un placage en ébène a été réalisé sur les flancs des montants verticaux et des 2 boutons rotatifs.


L'assemblage du corps avant moderne sur le chariot de mise au point

Après le remontage du soufflet, la chambre est prête à être utilisée ; elle est moderne et tout à fait utilisable. Un peu lourde quand même : 4,5kg sans optique. Le dos moderne et le placage en bois de 6mm sur tout son pourtour ont largement alourdi cette chambre qui pesait au départ 2,1kg. Il faut bien voir que le poids de la chambre est minime par rapport aux accessoires nécessaires pour une journée de prise de vue : j'ai marché une journée en montagne avec ce matériel, 2 optiques, des châssis 5x7 et un trépied, pour un poids total de 12,5kg... on regrette assez vite d'être parti en randonnée avec un matériel de ce type ! Ceci dit, les images réalisée avec la chambre sont belles et même si le poids est un frein, les images réalisées méritent l'effort !



La chambre finie après 3 mois de travail

Les optiques utilisées


Schneider Xenar 210mm f/4.5,
année de production 1939, obturateur Compound d'époque

J'ai reçu cette chambre avec son optique d'époque montée sur une planchette adaptée, un Schneider Xenar 210mm f/4.5 qui a plutôt bonne réputation. Son numéro de série correspond bien à une optique fabriquée dans les années 1937-1939. Cette focale de 210mm équivaut à la focale standard dans ce format (la diagonale du format), soit un équivalent à un 43mm en format 24x36.

 La bague de fixation de l'obturateur sur la planchette métallique étant fortement grippée, il a été impossible de démonter l'optique pour la remonter sur une planchette moderne. J'ai dû découper la planchette originale pour la mettre aux dimensions des planchettes modernes.

Malgré ses 75 ans de service, l'obturateur fonctionne parfaitement mais les vitesses lentes semblent assez rapides. Effectivement, après passage au banc de mesure, il apparaît que si la mécanique fonctionne bien, les vitesses ne sont pas justes.

Obturateur Compound Ek-III/7 - 1939 :

temps affiché sur l'optique temps réel mesuré
1 / 100 ème seconde 1 / 72 ème seconde
1 / 75 ème seconde

1 / 58 ������me seconde

1 / 50 ème seconde 1 / 47 ème seconde
1 / 25 ème seconde

1 / 21 ème seconde

1 / 10 ème seconde

1 / 13 ème seconde

1 / 5 seconde 1 / 11 éme seconde
1 / 2 seconde 1 / 4 seconde
1 seconde 0,62 seconde

temps réel mesuré sur l'obturateur Compound de 1939

Ces mesures ont été faites sur une série de 10 déclenchements pour chaque vitesse et si l'obturateur n'est pas juste, il est régulier comme une horloge avec une variation de moins de 5%. A partir du moment où l'on connait les vitesses réelles il est facile de compenser le problème lors des prises de vues sur le terrain.

 


Schneider Apo Symmar 210mm f/5.6 " Linhof selected "
année de production 1988, obturateur Copal 1

La seconde optique que j'utilise sur cette chambre est un Schneider Apo Symmar "Linhof Selected " 210mm f/5.6. Cette optique est parmi les meilleures du marché dans la version normale et la mention "Linhof Selected" signifie que cette optique a été sélectionnée parmi les meilleurs modèles. Selon le numéro de série, elle a été fabriquée en 1988. Etant équipé du matériel de mesure, j'ai mesuré la vitesse d'obturation réelle du Copal 1 qui est monté sur l'optique.

Obturateur Copal 1 - 1988

temps affiché sur l'optique temps réel mesuré

1 / 400 ème seconde

1 / 183 ème seconde
1 / 250 ème seconde 1 / 135 ème seconde
1 / 125 ème seconde 1 / 86 ème seconde
1 / 60 ème seconde 1 / 51 ème seconde

1 / 30 ème seconde

1 / 32 ème seconde
1 / 15 ème seconde 1 / 14 ème seconde
1 / 8 ème seconde 1 / 7 ème seconde
1 / 4 seconde (0,25 sec)

0,24 seconde

1 / 2 seconde (0,5 sec)

0,46 seconde

1 seconde

0,92 seconde

temps réel mesuré sur l'obturateur Copal 1 de 1988

Comme souvent sur un obturateur récent, les vitesses lentes et moyennes sont parfaitement calées, par contre les vitesses rapides sont pour le moins généreuses avec la réalité : un 400ème qui est en fait un 200ème et un 250ème qui est plus proche du 125ème... cela fait quand même 1 diaphragme de surexposition... Cela dit, comme dans le cas précédent, le fait de connaître les chiffres exacts permet de faire des corrections lors des prises de vue.


Service de mesure de vos obturateurs
Vous trouverez sur cette page un nouveau service que je propose : la mesure de la vitesse réelle de vos obturateurs.

Pas loin de 50 années séparent ces 2 optiques. Si l'Apo symmar est largement supérieur dans tous les domaines (résolution, uniformité...), le rendu du Xenar n'est pas dénué de charme et je pense l'utiliser pour des portraits où sa douceur et ses angles imparfaits risquent d'être particulièrement esthétiques. Ce sujet fera l'objet d'un prochain article !

En conclusion


Image réalisée avec la chambre restaurée et son optique Schneider Apo Symmar "Linhof Selected" 210mm cliquez sur les points rouges pour voir le niveau de détail délivré par cet objectif scan epson V700 à 1600dpi

Malgré son poids un peu trop élevé à mon gout, l'utilisation de cette chambre est agréable, les mouvements du corps avant sont précis et suffisants en photographie de paysage. La rigidité de l'ensemble est très bonne et aucun jeu ne vient gêner le photographe lors de réglages précis.

Les négatifs noir et blanc obtenus sont scannés avec un Epson V700 à 1600dpi ; j'utilise un passe-vue BetterScanning mounting station qui permet un réglage fin de la hauteur du passe vue et possède un verre anti-newton. Avec ce passe vue la netteté est optimale sur l'ensemble du film et aucun anneau de newton ne vient gâcher les scans.

Les possibilités de tirage sont énormes puisque les fichiers issus des scans à 1600dpi font 7930 x 10680 pixels, soit 84,50 mégapixels ! Evidemment la netteté pure des fichiers quand on regarde les images à 100% à l'écran n'est pas aussi bonne qu'en numérique mais la taille des fichiers compense largement ! Le grain et le rendu des ombres donnent aux images l'aspect si caractéristique du noir et blanc argentique et avec ce système de prise de vue, on peut sans problème obtenir des tirages de 80x115 cm (impression à 240 dpi) de très haute qualité !

Vous l'aurez sûrement compris à la lecture de cet article, la réalisation de ce projet a demandé pas mal de travail, pas loin de 4 mois ont été nécessaires pour mener à bien cette remise en état, mais au final, la chambre est agréable à utiliser, elle n'a plus rien à envier aux chambres modernes et les images sont belles. C'était le but recherché !

 

 

 

dernière modification de cet article : 2014

 

 

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