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l'auteur

Alexandre Jeser est un photographe français dont les photographies se trouvent dans les collections de la Bibliothèque Nationale, du Centre Pompidou, du Musée Nièpce ou du Center of Contemporary Photography de Chicago. Il est représenté en France par l’agence Colibri. Il a en outre publié dans des magazines comme Animan.

Alexandre Jeser a beaucoup travaillé sur les insectes en macrophotographie, en 24x36 et au moyen format. Depuis quelques années il s’intéresse à la photographie de paysage en grand format, à l’espace naturel aussi bien qu’aux structures humaines et architectures qui viennent transformer le paysage.

Coordonnées d'Alexandre Jeser :
7, rue des Rossignols
66150 Arles sur Tech

Flat File Gallery, Chicago, 2001
Voix Off Arles, 2005
Lauréat de la Mission Jeunes Artistes, 2007

 

 

 

 


 

Premier pas sur la planète ULF(1)

 


Alec Jeser et son Argentum 50x60

 

Alexandre, vous commencez un travail avec une chambre de taille inhabituelle. Quelle est cette chambre et quel est son format ?

Il s’agit d’une chambre Argentum 50x60cm, la première du genre, et il faut reconnaître que Istvan Soltesz a réalisé un travail remarquable. La chambre est très pratique et facile à utiliser, malgré sa taille imposante.

 


L'Argentum 50x60 à côté d'un moyen format Pentax 6x7

 

Pourquoi ce passage à une chambre de grande taille?

Cela faisait quelques années que je travaillais à la chambre 20x25cm essentiellement en négatif couleur. J’ai commencé à expérimenter le tirage contact noir et blanc dans ce format. L’aspect très particulier du tirage contact m’a enthousiasmé et j’ai eu envie de passer à un plus grand format. De plus, il m’est apparu que pour rendre justice à certains paysages, il serait intéressant de chercher le plus grand format de film possible.

 


Un contact 50x60 par rapport à un contact 20x25

 

 

Pensez-vous qu'une chambre de cette dimension corresponde à un certain type de travail ?

Il faut rester humble en abordant la photographie avec un tel outil, car les potentiels sont les mêmes qu’avec une chambre plus petite (paysage, portrait, natures mortes pour aller vite), mais les difficultés sont redoutables, et surtout imprévisibles. Je ferais une comparaison avec l’alpinisme. Si vous faites une ascension en Himalaya, vous allez rencontrer non seulement les difficultés techniques propres à l’escalade, mais vous serez confronté à l’hypoxie (manque d’oxygène), et une Nature plus extrême, des avalanches plus importantes.

 


Le dépoli en 50x60...

 

Justement, quelles difficultés rencontre-t-on avec ce type de chambre sur le terrain ?

Je ne vais pas insister sur le problème du poids et de l’encombrement : ils sont évidents. Mais on peut y remédier par différentes astuces ou rester plus proche de sa voiture, ce qui est déjà le cas en 20x25.

 

Quelles sont les avantages et les inconvénients d'un format pareil ?

Il est intéressant d’insister sur la notion de format. Celui-ci induit des lois physiques et optiques, et nous mène au cœur du problème. La focale « standard » de cette chambre correspond à un 800mm environ. Avec une telle longueur focale, la profondeur de champ est faible, même dans un paysage. La difficulté est donc de choisir le bon diaphragme pour augmenter sa profondeur de champ tout en maîtrisant la montée en puissance de la diffraction, c’est très compliqué ! De plus, il faut bien « installer » son plan de netteté dans la topographie et faire des choix.

 


Une vision sur le dépoli

 

Avez-vous eu des surprises lors des premiers essais ?

Rien ne s’est déroulé comme je l’avais imaginé. Je me suis rendu compte que certaines optiques parvenaient à couvrir le format, mais que leur plan de netteté était courbe, ce que je n’avais jamais rencontré auparavant. Autre problème : celui du développement. Des problèmes de zones peuvent apparaître sans qu’on puisse en déterminer les causes, etc. Ce ne sont pas vraiment des surprises, plutôt la confirmation qu’un tel format ouvre un monde nouveau et plein d’imprévus.

 

La résolution est-elle à la hauteur de vos attentes ?

Oui, elle dépasse même ce que j’osais espérer. Il est possible d’avoir la résolution d’un bon 20x25 sur une surface plus de 6 fois supérieure. Cela revient à considérer le 20x25 comme le « moyen format » de cette chambre 50x60cm. Sans parler de la restitution des volumes. La netteté n’est pas le seul enjeu d’une image, mon but est d’obtenir le maximum de présence.

 


En haut un négatif  50x60, en bas un négatif 4x5" sur une table A2. La zone encadrée est montrée ci-dessous avec un effet loupe sur une de ses parties.

 


Une idée du piqué sur une portion du négatif 50x60

 

Quel travail projetez-vous de mener avec cette chambre ?

Bien entendu du paysage, mais j’ai commencé à expérimenter aussi en macro, en portrait. Je viens d’atterrir sur la planète ULF, comment savoir ce que je vais découvrir ?

 

Notes

(1) ULF = ultra large format (très grand format), format photographique supérieur au 20x25cm

 

 

   

 

dernière modification de cet article : 2017

 

 

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