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A propos d'une image de Vincent Curdy

 

G-P : Vincent, comment êtes-vous venu à la photographie ?

J’avais des amis photographes ; je m’y étais essayé avec des appareils jetables sans grande conviction. Je restais plutôt aveugle aux charmes de cette discipline.

En 1997, je suis parti étudier à New-York, j’ai fait l’acquisition d’un boitier compact, mû par l’irrésistible envie de saisir l’instant, d’évoquer l’invisible et d'emplir le présent de lyrisme. Voilà j’étais conquis.

Dans le souci de participer aux diverses étapes de fabrication de l’image, je me suis consacré durant de longues années au développement et au tirage. Photographier m'est devenu, au fil du temps, indispensable, et me permet de faire le lien avec d'autres pratiques artistiques.

 

 

Qui est le personnage représentée sur cette photographie ?

C’est mon fils. Il avait alors un an. Je marchais, le portant contre moi enroulé dans un tissu ; il s’était endormi, je l’ai libéré et allongé tel quel dans l’herbe, à l’abri du soleil, sous un arbre.

 

 

 l'auteur

Vincent Curdy

Né à Angers, le 1er Janvier 1973
Vit et travaille à Fontenay-sous-Bois
Danseur et photographe
1993 Débute la danse contemporaine
1997 Part étudier la danse à New-York
Premier boitier, premières images
1998 Retour en France
Danseur, continue la photographie en autodidacte
2004-2012 Photographe de danse
2008 Formation à l’Ecole des Gobelins, Paris
Pratique de la chambre et du grand format
2009 Premier Bessa .

2007 à 2010 Diverses expositions de photographie et publications pour des compagnies de danse, théâtre et ensembles de musique
2012 Lauréat du concours Réponses Photo/A12 « Les Choses de la Vie »
Exposition à la Galerie Oberkampf
Paris XIème.

Mobile :+33675136814
realmaccurdy(at)gmail.com
http://vincentcurdy.com

 

 

 

Il dort © Vincent Curdy

 

Avec quel matériel avez-vous pris cette photographie ?

Avec un Bessa-Voigtländer, un folding à télémètre couplé de 1936 ; de la pellicule ilford HP5+ en format 120, développée dans du HC-110.

J’ai apporté quelques modifications au boitier en lui adjoignant une poignée verticale qui me permet de le maintenir fermement dans l’axe du déclencheur et de descendre ainsi à des vitesses plutôt lentes. Je lui ai également ajouté une griffe porte flash sur laquelle est monté un viseur 10,5 cm de chez Leitz.

 

 

Qu'est-ce que vous aimez dans la photographie au Bessa ? Avez-vous employé d'autres appareils comparables auparavant ?

Le Bessa E ou RF est un bel objet, extrêmement bien dessiné, équilibré lorsqu’il est déplié, peu encombrant, tel un sombre galet, une fois refermé.

 Il permet d’obtenir des négatifs de taille convenable, au ratio 6/9. J’aime ce rapport de hauteur et de largeur et je l’utilise exclusivement en format paysage.

Les portraits que je réalise sont eux-mêmes des paysages et l’horizontalité les unit d’une même musique tout en évoquant le Cinémascope.

La découverte il y a quelques années du moyen format et du grand format m’a rendu impossible tout retour en arrière. Les textures, les dégradés, les rapports aux flous, la production… C'est lors du passage chez moi d'un ami claveciniste et collectionneur d’appareils photo que j’ai découvert le Bessa et compris qu’il pouvait répondre à un grand nombre de mes attentes. J’ai d’ailleurs toujours préféré les appareils dotés de visée télémétriques, leica M, Mamiya 6 Mf, garants de silence et de clarté. Le Bessa m’a permis d’affiner un langage, une manière de regarder les gens les choses, la nature.

 

 

D'où vient l'effet de flou sur l'image ?

L’effet a plusieurs origines, certaines sont choisies, comme l’usage à la prise de vue d’une grande ouverture combinée à un support négatif de moyen format ; d’autres m’échappent (jusqu'à un certain point) mais alimentent en partie le style d’écriture que je recherche. Ainsi de légères imperfections techniques sont susceptibles d’apporter du flou.

 La platine porte-objectif du Bessa n’est peut-être pas scrupuleusement parallèle au plan du film dont la planéité est aussi relative, en tension dans le boitier et lors du scan.

En ce qui concerne le flou de bougé, qui n’a pas sévi dans cette image, j’opère systématiquement à main levée, et parfois à des vitesses lentes avoisinant la seconde. Je recherche dans ces cas un vibré évocateur de respiration, de vie.

 

 

Quels sont les photographes qui vous ont influencé ?

Mes premières influences sont celles du cinéma, A. Tarkovski, B. Tarr, M. Antonioni, J. Cassavetes, C. Reygadas, R. Bresson, D. Lynch, T. Browning et de la peinture avec Vermeer en point d’orgue.

Puis j’ai découvert des photographes, August Sander, Cartier Bresson, Bernard Plossu, Sarah Moon, Raymond Meek. Enfin je pourrais citer mon grand-père et mon père, deux photographes que j’ai finalement beaucoup consultés.

 

 

Pensez-vous que le noir et blanc est plus adapté à un certain type de sujets ?

À un certain type de sujets, je ne sais pas. Plutôt à certaines lumières. Pour ma part, le déclencheur de l’envie photographique est une combinaison étrange et intuitive d’une lumière, d'une émotion, d’un sujet. Je ne sais finalement pas ce qui prédomine, peut-être l’envie ? Celle de questionner mon rapport à l'univers.

 

 

dernière modification de cet article : 2012

 

 

 

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