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Une photographie de Gérald Garbez

 

 

Galerie-Photo : "Vous sortez d’Arles, est-ce là que vous avez appris la chambre ?"

G.G. : L’idée de travailler à la chambre date depuis six ans environ. Lorsque j’étais à l’école des beaux arts de Valenciennes, il y avait une chambre monorail mais je n’avais pas franchi le cap de son utilisation, cela me paraissait très compliqué  à l’époque. C’est en effet à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles que j’ai pu faire l’apprentissage de cet appareil et rapidement j’ai compris que c’est avec une chambre folding que je devais travailler.

 

Qu’est-ce que la chambre vous a apporté ?

Au-delà des qualités techniques que propose cet instrument, l’utilisation de la chambre pour mon travail n’est pas anodine. Cet appareil m’a amené à changer ma façon de photographier, à adopter un comportement différent de celui que j'avais avec un appareil plus léger de type moyen format. Sa mise en place, l’utilisation d’un pied, me permettent d’approfondir le  temps de réflexion nécessaire sur ce que je décide photographier. Et ainsi j'apporte un soin particulier au cadrage.  
Cela joue pour moi un rôle également au niveau physique. J’avais besoin que cet objet  puisse contraindre mon corps, de ne pas faire qu’un avec celui-ci. 
Je veux offrir au spectateur, quand il regarde mes photographies, lors du premier contact, une vraie jouissance de l'œil. Je veux qu'il circule dans l’image, qu’il ne s’arrête pas pour fixer le regard sur un point précis. J'aimerais qu'il partage également le même temps de réflexion que j’ai eu au moment de la prise de vue, je voudrais en quelque sorte le retenir par une expérience photographique qui est celle que j’ai pu avoir au moment de l’exécution. 
Mais je tiens à souligner que mon travail photographique n’est pas d’ordre contemplatif. Il tient plus de l’observation : être attentif au sujet sur lequel je suis en train de travailler.

 

 

 l'auteur

Gérald Garbez
vit et travaille à Nîmes
ggarbez@gmail.com
 www.geraldgarbez.com

 

 

 

 

Sans titre © Gerald Garbez -2003

 

Parlez-nous de votre technique de travail !

En premier lieu c’est le sujet qui m’importe le plus. C’est à partir de celui-ci que j’entreprends ma démarche photographique. 
Je le choisis par intuition. J’essaye le plus régulièrement possible d’être dans le déplacement, que ce soit en marchant ou au volant d’une voiture... je déambule ; c’est une façon pour moi de me concentrer, de retenir au maximum mon attention. Il faut que ça bouge autour de moi. J’aime quand un corps va vite, il ralentit quelque chose d’extérieur. 
Si j’utilise le médium photographique, c’est parce qu’il a le pouvoir de créer une ambivalence d’attente, qui se traduit dans le mouvement et dans le geste même de faire une image. 
J'ai le sentiment que faire une photographie c'est introduire une respiration par rapport à l’espace, marquer des intervalles, susciter un silence, l’évider. 
La lumière est quasi prépondérante, c'est même quasiment un réflexe dans mon travail. Elle est pour moi synonyme de légèreté et de gravité en même temps. 

La photographie est comme une mémoire, l'appareil photo est par essence un appareil enregistreur, dont l’objet est de garder autant que de montrer... Pour chaque photographie j’apporte un soin particulier au cadrage, à la composition, à ce qui se trouve dans la photographie autant qu’à ce qui est à côté, hors-champ. Un ciel, un mur, un objet, une personne, ont autant d’importance pour moi, tant ce qui m’importe est la mise à plat de ces éléments, et la relation que je bâtis entre eux. Mes photographies sont une espèce de trajectoire, de parcours intime, de quête, dont je ne montre que des parties émergentes. Ce qui n’est pas montré, ce qui est entre les photographies, le lien, doit rester pour le spectateur, une histoire qui ne s’appréhende que sous la forme de fragments et que chacun peut compléter avec sa propre histoire.

 

Qu’allez-vous faire maintenant que vous avez votre diplôme ?

Ma première ambition serait de trouver un éditeur pour diffuser mes travaux et ainsi me faire connaître des professionnels de la photographie, trouver une Galerie qui puisse présenter mes travaux. Chercher des  résidences d’artistes pour faire évoluer et réaliser mes projets, continuer des projets en cours...
J’ai l’opportunité en novembre 2003 de partir en résidence à Berlin pendant un mois, j’ai hâte d’y être. Je ne connais cette ville que par son passé historique, je suis très motivé à l’idée de la découvrir... je pense que mes premières impressions seront le moteur de mon prochain travail photographique.

 

dernière modification de cet article : 2003

 

 

 

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