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l'auteur
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Michel CLEEREN
Galerie-photo : Michel Cleeren, comment êtes-vous venu à la photographie ? L’influence de la lumière sur les objets et sur les corps m’a toujours fasciné. Déjà, enfant, je découpais des images dans les albums de famille, à la plus grande joie de mes parents d’ailleurs. Je créais ainsi des collages qui correspondaient mieux à mes attentes que les images du quotidien. Ce besoin d’exprimer mes images intérieures ne m’a jamais quitté. J’ai entrepris tout naturellement des études de photographie à St Luc à Liège, plus je crois pour fréquenter des personnes qui avaient le même centre d’intérêt que moi, que pour en faire un métier. J’enseigne actuellement la photographie et la vidéo à l’I.A.T.A. à Namur en Belgique et j’espère en toute humilité transmettre cette passion à mes étudiants.
Quel appareil utilisez-vous ? Je travaille exclusivement au moyen format, un mamiya 6x6 c330 bi-objectif et un mamiya 6x7. Il est évident pour moi que la vision de l’image “sur” un dépoli de ce format m’excite beaucoup plus que de cadrer “à travers” l’œilleton d’un 24x36. Regarder à travers ne m’intéresse pas. Le dépoli du moyen format agit comme un filtre entre moi et le réel, un révélateur de lumière et d’ombres. Je sens beaucoup plus la composition dans un format carré également.
Traitez-vous vous-mêmes vos photographies noir et blanc ? En argentique, je traite moi même toutes mes images, du développement du négatif au tirage sur papier baryté au format 30x30 cm. Pour ce qui est du numérique, je numérise moi même les négatifs au format final de 80 sur 80 cm. Les tirages sont réalisés par Yvon Haze, un de vos compatriotes d’ailleurs. Ils sont imprimés en piezzo-graphie (encre aux pigments de charbon) sur une Epson 9500 et sur papier neutre d’un format de 980 sur 1200 mm.
Qu’est-ce pour vous qu'une bonne photographie ? Une image me touche lorsque je ressens une adéquation entre mon état d’esprit et l’émotion qu'elle dégage. Ce que l’image montre ne m’intéresse pas outre mesure, c’est-ce qu’elle évoque, ce qu’elle suggère qui me transporte où me laisse indifférent. Une photographie qui nous interroge sur notre propre vision du monde, qui pose les questions sans y répondre, m’intéresse toujours plus qu’un constat. L’image me parle beaucoup plus lorsqu’elle est un miroir plutôt qu’une fenêtre. Plus la recherche photographique est intense et plus les sujets deviennent universels. La recherche du minimum de signes présents dans une image me paraît aussi essentielle. “Moins est plus” disait un grand architecte. Le superflu, l’inutile ne fait que desservir le propos.
Comment ont été faites les images de cette page ? Toutes les photographies sont prises en lumière naturelle, sans intervention ou mise en place particulière. C’est essentiellement un travail d’observation de la lumière, la façon dont elle traverse la matière, se réfléchit, la pénètre. Le sujet est une rencontre entre moi et une parcelle d’univers, qui me touche à un moment précis, dans un état d’âme précis. C’est assez typique dans les deux images de marine, lors de leur réalisation mon état d’esprit était radicalement différent de celui qu'il est aujourd'hui, ma vie aussi. J’avais besoin de réaliser ces images pour évacuer un trop plein d’émotion. Je crois que je photographie uniquement dans ce but.
dernière modification de cet article : 2003
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