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Mes Rolleiflex

par Rémi Mouginot

Introduction

Travailler avec un moyen format bi-objectif est à la fois une pratique ancienne et récente pour moi :
- Ancienne parce qu’il y a une quarantaine d’années, j’ai fait mes débuts avec le Semflex Auto de mon père ; plus tard, étudiant, j’ai acheté un Mamiya C220 avec mon argent de poche. Ensuite, et jusqu’en 2007, mes moyens-formats ont été le Hasselblad 500CM, puis 503CW et le Pentax 67, ainsi que quelques appareils comme les Super-Ikonta de Zeiss ou le Fujica 690.
- Récente, parce que mon dos a commencé à me faire souffrir et j’ai alors cherché un matériel plus léger, mais qui permette une grande qualité d’images.

 


Rolleiflex 2,8E ©Rémi Mouginot

 

J’ai donc acheté plusieurs Rolleiflex, avec l’intention de garder celui qui me conviendrait le mieux, et de revendre les autres. J’ai ainsi acquis un 2,8E, un 2,8F et un 2,8GX.
Le 2,8E fut produit par Rollei des années 1956 à 1960, le 2,8F de 1960 à 1980, et le 2,8GX de 1997 à 2002 ;
l’appareil produit depuis 2002 est le 2,8FX.
Tous sont équipés d’un objectif mythique, le 2.8/80mm Planar conçu par Zeiss et fabriqué sous licence par Rollei.

Certains 2,8E et 2,8F ont été équipés du 2.8 Xenotar de Schneider-Kreutznach, plus réputé encore que le Planar. Il existe aussi des 3,5 Planar ou Tessar (4 lentilles), tous deux de bonne réputation, et un 3,5 Xenotar loin de valoir, semble-t-il, le 2,8.
Les 2,8E et 2,8F sont assez faciles à trouver en occasion, mais souvent chers, et même très chers s’ils sont en parfait état. Le 2,8GX est très cher également, parce que récent. J’ai fait quelques films (TriX) avec le 2,8E puis l’ai revendu, ayant trouvé le beau 2,8F montré sur la photo ci-dessous ; je l’ai finalement conservé pour un temps avec le 2,8GX (état neuf), ne sachant lequel choisir.

 

 


Camomille, novembre 2008, Rolleiflex GX, ©Rémi Mouginot

 

l'auteur

Rémi Mouginot

Né en 1956
en Franche Comté
Habite à Belfort puis en Alsace
découvre la photo à la fin des années 60

Etudes scientifiques
à Clermont-Fd puis Paris
deux doctorats en mécanique
et génie des matériaux

habite en région parisienne

Photographie sans relâche
nombreuses photos « de rue»  
dans les années 80

Travaille dans l’aéronautique
depuis plus de 20 ans
La photo occupe la plus
grande partie de son temps
(et de ses revenus)

Rémi montre peu ses photos
Il utilise des 24x36 argentiques
et numériques ainsi que des
moyens formats
(Hasselblad 503CW,
Rolleiflex, Pentax 67)  

La majeure partie de sa production
est en noir et blanc sur tri-X,
mais il utilise un peu de Fuji Neopan et de Tmax 400

En moyen format,
sur Hasselblad et Pentax 67
il n'utilise que du TriX 320 ISO en 220

abilisprod@orange.fr 

   

La technique


Rolleiflex 2,8F, ©Rémi Mouginot

 

Le 2,8F : un merveilleux appareil photo, bien construit, avec des raffinements intelligents, comme les rouleaux palpeurs qui détectent le passage du film, et permettent l’avance sur la première vue sans se préoccuper des repères imprimés ; ou la fenêtre d’indication de profondeur de champ qui est couplée à la commande du diaphragme (comme sur les anciens objectifs Hasselblad) ; ou la feuillure inox sur les bords du dos, qui évite d’endommager la peinture.
La cellule au sélénium ne requiert pas de pile, et est assez précise, mais peut tomber en panne rapidement en raison de l’âge de ces appareils. Je ne sais pas si c’est réparable.

Au titre des satisfactions avec les 2,8F et 2,8GX, la très grande qualité du Planar 2.8/80mm, un peu meilleure sur le GX (les tolérances de fabrication sont peut-être plus étroites). Ce Planar 5 lentilles est très légèrement plus piqué, à mon avis, que le 6 lentilles du Hasselblad, le tout dans un mouchoir de poche.

Deux inconvénients à mes yeux :
- la cellule couplée mais dont la lecture est hors viseur et
- l’objectif assez sensible au flare.

Au titre des regrets à l’utilisation des Rolleiflex, le fait que le film 220 ne soit pas, en général, utilisable, ce qui m’oblige à acheter du film 120 spécialement pour cet appareil (quelques E et F modifiés existent avec la possibilité d’utiliser 120 ou 220 ; on les trouve surtout aux USA où ce film est plus populaire qu’en France).

 


Rolleiflex 2,8GX, ©Rémi Mouginot

 

Le GX (ou FX, strictement identique au revêtement près) est un 2,8F simplifié, avec une mesure pondérée à travers l’objectif par cellule Silicium, et un traitement multi-couches très performant sur l’objectif. Parmi les défauts des GX/FX, une construction moins soignée que celle des 2.8E et 2,8F, la perte de la fenêtre de profondeur de champ, des rouleaux palpeurs, et de la feuillure de dos.
Le choix entre les deux n’est pas facile et dépend des goûts de chacun, les deux appareils étant d’excellents outils photographiques. Autre petit défaut : le verre de visée est plus lumineux et plus fin sur le GX que sur le F, ce qui peut apparaître d’abord comme un avantage... mais on constate à l’usage qu’il rend plus délicate une mise au point précise. Un autre point désagréable est le déclencheur plus « rugueux » dû à l’obturateur Seiko, et non plus Compur comme sur les anciens Rolleiflex.

Finalement, j’ai conservé le GX parce qu’il était neuf (donc pas d’entretien requis dans un avenir proche), et à cause de la mesure plus performante.

Ces appareils ont une forte personnalité, et peuvent dérouter un peu, au début, en particulier la visée inversée droite-gauche (mais les utilisateurs de chambre, de Hasselblad ou Mamiya ont l’habitude), les commandes inhabituelles de vitesse à droite des objectifs et de diaphragme à gauche, très pratiques à l’usage. Les viseurs et verres de visée sont interchangeable sur ces appareils, mais cela présente à mon avis peu d’intérêt : le viseur à prisme rend l’appareil beaucoup plus lourd, et le verre d’origine, quadrillé avec bi-prismes à champs croisés, est parfait.
A noter que le format réel du Rolleiflex est un peu plus grand que celui du Hasselblad : 55x55mm pour le Hasselblad 503CW 56x56 pour le Rolleiflex 2,8GX 57x57 pour le Rolleiflex 2,8F

Le plaisir

L’artisan a toujours du plaisir à utiliser un bel outil comme le Rolleiflex ; il est léger, donne de beaux flous d’arrière-plan, et oblige à s’incliner devant son sujet. Le rendu des gris (je n’ai fait que du noir et blanc avec mes Rolleiflex) est somptueux, beaucoup plus sensuel que celui obtenu avec un Mamiya 6 ou 7, par exemple, proche du rendu Hasselblad avec les objectifs Zeiss, ce qui est un peu une Lapalissade.

 

Voir aussi :

 

 

dernière modification de cet article : 2009

 

 

 

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