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l'interviewé

Lionel TURBAN

né en 1980
Fondateur du site Disactis.com, Lionel s'est consacré très tôt à l'étude technique des Procédés Anciens en Photographie. Son désir serait que ces pratiques soient reconnues aujourd'hui comme des outils libres et non confidentiels, au service de l'expression contemporaine et de l'épanouissement personnel

Chimie et petit matériel pour la Photographie Artisanale
www.disactis.com
Lionel@disactis.com
 

 

 


 

Actes et rencontres du
6ème Congrès Galerie-Photo
Alternatif !
Musée de la photo de Graçay
 les 12 et 13 octobre 2013

thème : Alternatif ! Procédés photographiques non conventionnels, historiques, actuels ou de demain…

Organisation
François CROIZET
Erick MENGUAL
 

Le DVD du congrès de Graçay est disponible sur commande ici :
www.galerie-photo.com/commande-dvd-congres-gracay.pdf


 

contre-histoire de la photographie, par camille bonnefoi
Interview de Lionel Turban, fondateur de Disactis
jean-claude mougin : la scène du crime
justine montmarché et sébastien bergeron : photo de rue
marie-noëlle leroy : sténopé, le pouvoir de l'imagination
michel graniou : palladium
reproduire pour exposer
street box camera

 

 

 

 

Interview de Lionel Turban,
fondateur de Disactis

Lionel, pouvez-vous nous présenter Disactis ?

En une ligne, de façon froide et concrète, il s'agit d'un site web de taille modeste, consacré aux procédés anciens de Photographie, divisé en trois parties majeures qui sont un Forum de discussions, une Boutique en ligne sur laquelle il est possible de se procurer certaines chimies pour la pratiques de quelques-uns de ces procédés et d'une petite galerie virtuelle constituée d'espaces personnels où chacun est libre de déposer ses images numérisées, au regard muet de l'Autre.

 

Comment en êtes-vous venu à créer Disactis ?

C'est un peu particulier. Les choses se sont construites petit à petit, sans préméditation et voici l'histoire un peu plus en détails si ceci peut intéresser :

Je suis d'une génération qui a grandi avec l'évolution des outils informatiques. J'ai connu les premiers ordinateurs grand public qui exigeaient certaines connaissances en programmation, puis l'accessibilité à Internet. La construction de sites web m'était alors devenue assez familière et m'est apparue comme une possibilité de partage et de diffusion de toutes ces choses qui constituaient mes activités personnelles un peu techniques. Que ce soit en Peinture, en Infographie et Animation 3D comme en Photographie Argentique, en Musique, et entre autres choses encore, il s'agissait d'une sorte de blog avant l'heure, sûrement sans grand intérêt.

J'ai longtemps été une sorte de touche-à-tout animé de passions très éclectiques avec un intérêt marqué depuis toujours pour les techniques de la Photographie et du Cinéma dans leurs premiers pas. Disactis, qui a également porté d'autres noms avant celui-là, était alors un véritable fourre-tout qui partait réellement dans tous les sens. Le temps passant, les choses se sont affinées et structurées pour se recentrer naturellement vers les procédés anciens en Photographie.

A cette époque et pendant plusieurs années, tout ça n'intéressait vraiment que peu de personnes. Le site n'était absolument pas visité, totalement inconnu, et j'ai longtemps écrit dans le vide, sans écho, sans même savoir vraiment pourquoi je le faisais. Tout ça sentait la poussière et la naphtaline, alors que les outils Numériques commençaient à donner de très bons résultats. Ceci n'intéressait pas d'autant plus que les images exécutées à partir de ces procédés sortent rarement du cadre de la copie des images d'époque bien que ce réflexe soit presque normal et, pourquoi pas, un choix délibéré qui peut rendre de très bonnes choses de nos jours.

Les autres sites sur le sujet étaient rares et les quelques pratiquants tout aussi isolés que moi, parfois réunis en petits clubs, groupes ou associations sans doute vieillissants, même si tout ce petit monde était encore tout à fait actif.

2007 et 2008 ont été je pense, les années qui ont marqué le retour de la vague Procédés Anciens, par le Collodion. Les groupes Facebook de toutes sortes centrés sur ce sujet ont fleuri au niveau international, on en a parlé énormément, parfois dans un mauvais esprit style combat de coqs, jusqu'à en ressentir sans doute une certaine saturation voire malheureusement parfois un dégoût qui brise l'intérêt et la beauté de la chose, mais tout est résolument revenu par cette technique en particulier. La gestuelle de ce procédé, aidée par les capacités du réseau mondial à pouvoir enfin diffuser facilement de la vidéo en streaming (en continu, sans téléchargement), a littéralement fasciné le "Monde". Tout a changé ensuite en une année ou deux. Les jeunes ou moins jeunes photographes étant en proie peut-être à un certain ennui dans leur pratique habituelle sans doute noyée dans l'océan d'images numérisées, ont réellement découvert quelque chose, ont été happés par ce rituel très théâtral de l'élaboration d'une plaque au Collodion, par son rendu particulier. La Photographie (re)devenait alors différente, de sa fabrication totalement manuelle jusqu'à son aspect final. Beaucoup se sont alors engouffrés en même temps dans cette pratique "nouvelle". Je reste encore à ce jour assez surpris de cette montée en puissance soudaine et massive, uniquement engendrée par la prolifération Internet.

C'est là que le nombre de visiteurs en direction de Disactis a commencé à grimper de façon marquée. Le site est réellement sorti de sa léthargie il y a en somme assez peu de temps.
La question de l'approvisionnement des Chimies nécessaires étant ensuite rapidement apparue, c'est à ce moment, en toute fin 2009, que la Boutique en ligne a proposé ses cinq ou six premiers produits chimiques, essentiellement pour dépanner rapidement.

Finalement, les choses au fil du temps et depuis le départ, se sont construites réellement sans que je force quoi que ce soit, sans que je communique nulle part ailleurs que sur les espaces que j'ai mis en place. Je dois absolument tout aujourd'hui à la seule communication qui a été faite par tous ceux qui ont pu parler de Disactis quelque part sur le web.
Le site est aujourd'hui, je l'espère, un peu moins amateur qu'il y a dix ans mais toujours très artisanal ; il continue à évoluer doucement grâce à la confiance de ses clients, ses visiteurs et il fournit en chimie des faiseurs d'images partout en Europe, que ce soit des amateurs éclairés, des écoles d'Art, des Musées, des artistes établis, des professionnels de la Photographie, des Restaurateurs d’œuvres anciennes, etc.

La base de données est constituée par le Forum de discussions ; elle est construite essentiellement par une poignée d'habitués qui pour certains ont une très ancienne expérience et est aujourd'hui consultée par plusieurs centaines de personnes chaque jour.

Le réseau Internet en général est à présent très riche en documentation sur nos pratiques. Presque tout y est expliqué, il n y a plus de secrets. C'est juste merveilleux d'avoir accès à autant d'informations de façon instantanée... Jusqu'à il y a 15 ou 20 ans, la circulation des informations restait relativement lente à l'accès de tous. Aujourd'hui, tout va vite, tout est disponible tout de suite. Une question posée peut recevoir une réponse universellement visible, seulement quelques secondes plus tard.

Les premiers pratiquants de la nouvelle vague qui peut-être s’imaginaient être les nouveaux pionniers de leur temps pour un bon moment, les rares magiciens de l'image ancienne ou les nouveaux détenteurs de secrets de fabrication qui les maintiendraient en haut de l'affiche, ne sont plus les seuls à savoir. Aucun à présent n'a le monopole ou le savoir absolu et certains nouveaux pratiquants deviennent techniquement très bons, très vite. Les Maîtres n'existent hélas pas, ou plus vraiment. Il faut bien admettre qu'aujourd'hui, chercher à briller par l'unique fait qu'on sait manipuler, a perdu son intérêt et peut même déjà passer pour désuet. Nous pouvons seulement maintenant commencer, mais c'est encore difficile, à détacher les procédés de ce qu'ils sont par définition, pour faire la différence au niveau de l'intérêt des images. C'est un pas important, mais les Procédés Anciens sont encore une discipline trop confidentielle.

De mon côté, j'essaye aujourd'hui de m'appliquer à améliorer le service au niveau de la fourniture en Chimies. Les choses se font très lentement car le marché reste assez petit au regard de ce qu'il doit être en temps normal pour faire évoluer rapidement une entreprise. Il y a encore beaucoup de travail et je dois être en mesure de savoir répondre à un maximum de questions touchant tous les procédés en Photographie, même ceux qui s'écartent un peu de la partie qui nous intéresse en temps normal. Ce n'est pas toujours évident, je dois faire constamment des recherches et presque chaque jour vient m'apprendre de nouvelles informations.

Le Forum est une aide pour cela. Il est une armoire d'archives en ce sens qu'il devient une source d'informations diverses, centralisée et consultable sans restriction, où chacun est libre d'apporter sa pierre.

A présent, si je pouvais totalement détacher mon nom de Disactis et rester davantage dans l'ombre, cela m'arrangerait. Le devant de la scène n'a jamais été un lieu pour moi. Cette attitude n'est bien-sûr pas vraiment compatible avec l'esprit Commerce, c'est pourquoi il me faut tout de même participer encore au Forum et communiquer un minimum, mais je veux à tout prix éviter l'overdose. Dans notre culture, voir un nom sans cesse affiché à l'écran aux quatre coins du web peut vite devenir fatiguant, faire fuir au lieu d'attirer. Pour communiquer, j'essaye de me cantonner encore et toujours aux seuls espaces que j'ai créés et je préfère mettre en avant le travail des autres dans la mesure du possible. Mon rêve serait que Disactis n'ait plus besoin de mon nom pour exister en matière d'informations et de publications d'images, mais il me faut encore passer beaucoup de temps à répondre aux questions posées par mail, parfois très pointues dans la technique. Je dois faire vivre mon commerce aujourd'hui. S’il n'existait plus, par effet mécanique, plus personne n'entendrait parler de moi.

Bien-sûr, ce n'est pas cette petite interview qui facilitera les choses dans le sens de la discrétion, mais ce sera sans doute la seule fois où je m'exprimerai sur diverses choses. Vous avez très certainement l'exclusivité pour les quarante ou cinquante prochaines années de silence qui vont suivre à mon sujet, si je le peux et selon surtout ce qu'il me sera permis de devenir ou pas.

 

Etes-vous simplement boutique en ligne ou avez-vous un magasin ? Pourquoi ce choix ?

Les habitants de la planète "Procédés Anciens" étant très dispersés et souvent isolés, un magasin physique serait aussi privé de présence humaine qu'un cratère Lunaire car déjà trop éloigné de ses clients les plus proches. De nouveaux locaux dans lesquels Disactis sera installé dans quelques semaines, seront cependant accessibles à qui voudra se rendre sur place. Ces lieux seront même équipés pour accueillir les pratiquants qui pourront manipuler un peu dans de bonnes conditions si besoin est.

 

Faites-vous de la photographie vous-même ? De quel genre ?

Oui, mais ceci n'intéressera probablement personne. C'est un plaisir purement personnel qui ne contente que moi, il me fait du bien à l'âme simplement et ceci n'a de sens que pour moi.

C'est l'un des moyens qui me permet d’apprécier le temps passé sur Terre.

C'est la seule chose qui m'importe. Je n'ai aucun message à faire passer à travers ma pratique, aucun objectif de preuve à atteindre.

Le besoin de silence et de distance est très présent.

Il m'arrive de publier quelques images de temps en temps, mais il s'agit dans ces cas-là, surtout de maintenir l'activité commerciale du site via la démonstration par le résultat qu'il est possible d'obtenir en pratique. Les images se bornent à des sujets simples et jamais trop travaillés. Rien de transcendant à coté de ce que peuvent sortir d'autres pratiquants, qui pour certains que je connais maintenant personnellement, y mettent tellement de leur énergie, de leurs espoirs les plus élevés, de leurs doutes les plus angoissants, de leur existence tout entière simplement.

Exister et se démarquer dans le domaine de la Photographie à notre époque est devenu très compliqué, c'est pourquoi je pense qu'il faut choisir ce médium (et encore plus le Procédé ancien qui devient souvent à tort un prétexte), avant tout pour soi et non pour les autres ou dans un but faussé qui ne marchera pas dans la plupart des cas.

 

Quel est votre procédé alternatif préféré ?

Tous ont quelque chose d'attirant et de particulier, à tel point qu'il m'a été longtemps difficile de faire des choix dans la technique à employer pour le tirage de mes images. Je pense que c'est un travers de technicien qui perd son temps à fixer son attention sur un point qui pompe de l'énergie inutilement et je crois que cette nature me condamne à errer entre ces procédés pour toujours, mais après tout, est-ce un mal ? Cet intérêt multiple m'a mené là où j'en suis aujourd'hui, par des années d'études dans la solitude. A ce jour, j'avoue pourtant avoir une préférence pour les procédés qui offrent de grandes possibilités d'interprétation du négatif à tirer, comme pour me rapprocher de la Peinture qui reste quelque chose qui tient une place importante dans mon existence. Parfois je reviens occasionnellement vers d'autres techniques étudiées auparavant, par simple assouvissement du désir de manipulation, pour également ne pas perdre la main, ne pas oublier certains réflexes importants et bien-sûr en apprendre encore pour mieux répondre aux questions posées. Si ensuite une belle image peut en sortir, alors c'est une bénédiction, mais c'est tellement rare, tant de belles photographies, tous médiums confondus, nous sautent à la figure à longueur de journée.

Le reste est surtout du test de laboratoire pour assurer la qualité des nouveaux lots de chimie qui sont destinés à la commercialisation, car après tout, pour beaucoup, je suis principalement un vendeur de produits chimiques et rien de plus.

 

Comment voyez-vous l'avenir de la photographie alternative ?

Je ne suis hélas pas devin, c'est un exercice risqué. Même si c'est une vision personnelle que je vais vous donner, il m'est tout de même difficile d'apporter une réponse à cette question. Mon avis, qui ne restera pour certains passages qu'une parlotte semi-intellectuelle, apportera peut-être quelques éléments pour s'orienter sur l'état des choses en 2013 de mon point de vue de distributeur de consommables qui voit les choses de l'intérieur depuis quelques temps.

Les chimies dont nous avons besoin dans nos pratiques sont de moins en moins compatibles avec la société en devenir dans la laquelle nous vivons et qui nous rappelle perpétuellement que la Santé publique et l'Environnement sont au centre des préoccupations.

Dans le scénario le plus sombre, une grande partie des chimies dont nous avons besoin, nous deviendraient définitivement inaccessibles au moins en Europe, pour diverses raisons et alors il nous faudrait nous résigner et nous passionner pour d'autres activités à faible d’impact nocif. Logiquement, je pense que nous allons doucement dans ce sens et sans doute sommes-nous peut-être encore pour quelques dizaines d'années dans le meilleurs des cas, les derniers pratiquants autorisés à manipuler les matières plus ou moins dangereuses nécessaires à nos objectifs, sans devoir être officiellement diplômés des hautes écoles scientifiques et avoir un permis d'accès total à un laboratoire suréquipé. N'oublions pas toutefois, qu'il existe quelques procédés sans dangers majeurs pour l'individu ou l'environnement. Ceux-là, comme le Cyanotype que beaucoup considèrent de façon un peu dédaigneuse comme un procédé pauvre parce qu'ils n'ont seulement pas connaissances de ses capacités, seront peut-être les derniers qui malgré tout, nous offriront sans rancune leurs nombreuses possibilités d'expression en matière de Photographie "alternative".

Dans un autre ordre d'idées à présent plus personnel et détaché de la matière, si la chimie était éternellement disponible :

Quoique les motivations qui poussent à ces pratiques puissent être très diverses, on a principalement vite fait de se prendre pour de grands artistes ou des Alchimistes magiciens merveilleux. On peut l'admettre, nous passons tous au départ par une phase euphorique, quasi hypnotique, plus ou moins longue. Il est évident qu'il faut écarter le plus vite possible de son esprit l'idée que sous prétexte que nous utilisons des techniques peu connues et marginales, nous devenons des êtres à part, dont il faudrait admirer systématiquement les œuvres si peu communes. Ce serait se tromper et se lasser encore plus vite pour finalement abandonner.

Le Procédé Ancien a le défaut, de par sa contrainte technique, de détourner très souvent le Photographe du but final qui est de servir le rapprochement initial entre l'Homme et son sujet, lorsque l'un se trouvait face à l'autre. En effet, le regard se détourne malheureusement facilement du sujet (l'image) pour se tourner vers l'objet (la plaque, le tirage, la manipulation). Il y a un cheminement parfois très long avant d'enrayer le processus ou plutôt de l'avoir totalement digéré pour l'oublier et se mettre à réellement chercher la charge émotionnelle dans l'image.
Je pense d'ailleurs que nous choisissons absolument tous sans exceptions ces outils non pas purement et uniquement parce qu'ils rendent un aspect visuel différent, ce serait un mensonge que de l'affirmer, mais aussi parce qu'ils contentent un certain besoin cérébral qui nous classe aujourd'hui dans la catégorie plus ou moins prononcée des « Nerds »(1) qui cherchent en plus à se détacher du lot. Il faut l'accepter et ce n'est pas une honte. Les grands Artistes cherchent à tout prix et avec rage à se détacher du groupe des « Geeks »(2), techniciens vides d'émotions et de sens esthétique, alors que leur attirance pour tel ou tel procédé est à la base strictement le même que pour ces derniers. Choisir de faire une photographie avec des outils obsolètes et contraignants, surtout à une époque où la technologie les dépasse et peut les copier, sera toujours de la Geek Attitude. Derrière chaque Grand Artiste du Procédé Ancien, se tient un Geek aux manettes... Mais est-ce alors un problème s’il en sort quelque chose de beau ? Les Geeks et les Grands Artistes ne sont que des images qui n'existent que pour personnifier un ressentiment de l'un envers l'autre ou un manque quelconque que l'on ressent quelque-part en soi. A chacun de se placer dans la catégorie des Grands Artistes ou des Geeks ... ou pas.

Nous avançons aujourd'hui dans la vie au cœur d'un flux continu d'images traitées, manipulées et même matérialisées de toutes les façons possibles. Finalement, aux yeux du Monde, le Collodion ou les tirages Platine/Palladium pour ne désigner que ceux qui fascinent le plus les techniciens, n'ont pas plus d'intérêt ni de valeur qu'une impression numérique de bureau un peu soignée si rien ne capte l'attention dans l'image. Le fait que des sels précieux "inaltérables" soient mis en œuvre ou que la plaque soit unique, présente des reflets métallisés, que les techniques employées soient celles des pionniers, ne fait vibrer dans la plupart des cas que le pratiquant lui-même ou le petit cercle réuni des Amateurs du procédé. Le Procédé Ancien, ou peut-être son aspect purement technique, a tendance à être idolâtré voire fantasmé plus que réellement matérialisé parfois, et son titre sert bien souvent, malheureusement mais naturellement de faire-valoir au nouveau pratiquant auprès du public pour tenter de donner un peu plus de consistance à son travail.

A ce jour, très peu d'images contemporaines exécutées par les Procédés Anciens se vendent sur le marché de la Photographie, car le support n'intéresse finalement que peu de monde en dehors du technicien. L'image Photographique en général est aujourd'hui un produit de consommation éphémère et courant. Nous pouvons même affirmer que chaque jour par les réseaux sociaux, et même si cela est dématérialisé, il nous est permis de consommer un torrent de nouvelles images Photographiques toutes fraîches, réellement très belles, mais que nous oublierons aussi vite que celles qui n'ont aucun intérêt tant le flux est continu.

Nous ne sommes plus au XIXe siècle où la Photographie était un médium neuf, en pleine découverte, où les images étaient toutes fabuleuses parce qu'elles étaient les premières et le produit de quelques experts. On amalgame justement souvent ces techniques des premières heures pratiquées aujourd'hui, à une notion toute fausse d'exceptionnel ou de précieux. Cette notion peut être existante malheureusement aujourd'hui seulement lorsque l'objet devient un lien physique symbolique entre les personnes. Mais aujourd'hui, à part la famille proche, les amis, qui considérera tout ça comme quelque chose d'exceptionnel (et encore...) ? Qui mettra plus de 20€, à part pour conserver un lien quelconque, dans un tirage Palladium alors que les impressions Numérique aujourd'hui sont capables d'en égaler la profondeur des noirs, le détail le plus fin ou même la longévité ? Quasiment personne, sauf si vous êtes devenu un Artiste reconnu ou plutôt un bon commercial qui doit travailler parfois sa propre image plus que ses images et qui réussit à créer l'envie d'appropriation chez l'autre, chez celui qu'on appelle le collectionneur, qui est une « espèce » à part et qui n'a pas du tout la même approche de la Photographie que nous autres qui pratiquons. Le vrai collectionneur s'attache aujourd'hui souvent à un nom plus qu'à une image, ou plutôt il s'attache au lien nom/image (il ne faudrait tout de même pas détruire le rôle de l'image), parce que ce nom a été introduit volontairement dans le cercle des collectionneurs, et ce de façon parfois même tout à fait confidentielle. De très bons Photographes peuvent aujourd'hui ne jamais d�����passer le stade de l'expo de MJC de quartier (ceci n'est pas péjoratif) malgré tous leurs efforts, alors que d'autres très mauvais peuvent être introduits dans le "Monde de l'Art" parce que leur réseau a fonctionné. Ce n'est pas une généralité accomplie heureusement... De véritables bons faiseurs d'images réussissent à percer, parfois en empruntant des chemins étranges, mais c'est tellement difficile et encore plus difficile de continuer à exister sur la ligne du temps.

Ce que j'écris là n'est pas nouveau. Tout a été fait, tout a été vu, tout a déjà été dit et débattu. Je ne fais peut-être que réchauffer ce que certains d'entre vous auront déjà lu ailleurs.

L'idéal pour moi, hormis pour celui qui doit vivre de ses images et qui doit certainement avancer aujourd'hui dans une remise en question permanente et tout à fait angoissante de ses choix, serait que ces pratiques deviennent essentiellement des outils d'expression et d'épanouissement personnel sans prétention, sans snobisme, sans essayer sans cesse de convaincre qui que ce soit pour quelque raison que ce soit, mais avec toute leur beauté et leur valeur attachante qui parfois donne naissance à des résultats fantastiques, comme par exemple dans la Peinture, le Dessin, ou même l'Ecriture ou encore la Photographie en général simplement. Des outils accessibles à tous moyennant le minimum d'intérêt et de sérieux requis, et qui contentent principalement la satisfaction d'être vivant, de savourer le temps de l'existence par la culture et l'enrichissement discret du soi qui passe par l'expression du corps sur la matière. J'aimerais, mais c'est une utopie puisque nous sommes humains et que surtout les motivations peuvent être si diverses, que le Procédé Ancien se libère de ses grands maux actuels (qu'on me pardonne le style 10 commandements) :

Que ces pratiques soient détachées de l’objectif obsessionnel de reconnaissance quelconque, du besoin absolu de montrer sa maîtrise technique ou d’exposer à grand bruit son complexe de supériorité par l’emploi de gros matériel, de l’envie de dire qu’on sait mieux que son voisin de façon agressive ou ironique, de l’envie de montrer qu’on existe dans le cercle par tous les moyens possibles ou encore du besoin d'être dans une démarche de preuve par la production de masse ou de démesuré, de spectaculaire mais vide de sens. Toutes ces choses qui donnent une mauvaise image de notre spécialité, la première visible pour qui cherche des informations, et qui finalement augmente cette sensation de manque d'attachement entre le Photographe et le médium qu'il a choisi pourtant avec sincérité au départ.

On peut simplement espérer que par le nombre grandissant de pratiquants, les choses se diluent tranquillement et que la simplicité reprenne le pas sur l'inévitable tape à l'œil qu'on trouvera de toute façon et naturellement toujours.

J'en parle parce que j'ai la tête dedans quotidiennement depuis quelques années de par ma fonction, que j'ai vu l'évolution du système et que les comportements précités communiquent vraiment une mauvaise image de nos disciplines par les nombreux retours que j'ai pu avoir de nouveaux arrivants.

Mais c'est vrai, tout ce qui est un peu technique souffre malheureusement de ces maux en somme tellement humains.

Pour ajouter encore un peu à notre malheur, le public qui « consomme » de l'image Photographique par le Procédé Ancien, parce que c'est toujours mis en avant, est majoritairement un public de pratiquants de Procédés Anciens.

Ceci n'aide pas à engendrer des regards plus sains et accueillants sur les images telles qu'elles devraient être accueillies...

Petit à petit, un public plus large s'y intéresse, mais je dirais qu'il s'intéresse plus à l'aspect ancien, délavé ou « sale », qu'autre chose.

Les logiciels de retouche aujourd'hui, peuvent faire d'une image captée à l'appareil numérique, une parfaite copie d'un tirage ancien avec ses défauts qui deviennent des qualités esthétiques de nos jours.

Bref, c'est je le rappelle, un désir personnel qui pourra sûrement passer pour trop lisse, mou de la chique et ennuyeux, puisque je reconnais que les choses ont de l'intérêt parce qu'elles prennent du relief sur d'autres.

Ceci est simplement une piste de réflexion car parfois nous pouvons avoir du mal à nous placer au milieu de tout ça.

Il est bon, et je le conseille souvent dans un murmure, de savoir s'éloigner de temps en temps de ces discussions assourdissantes qui peuvent asphyxier l'esprit et faire perdre le goût d'avancer dans sa propre pratique qu'on a choisie à l'origine avec le cœur.

Certains cependant partagent ma vision et le vivent déjà de cette façon depuis bien longtemps, sereinement. Un nombre de pratiquants totalement anonymes et discrets, à mille lieues des groupes de paroles souvent centrés sur eux-mêmes où gravitent toujours les mêmes noms et qui tournent éternellement en boucle les mêmes sujets (ce que nous faisons également sur Disactis !), œuvrent dans l'ombre sans aucun désir de grandeur ou de reconnaissance, ont une maîtrise absolue des techniques et sont capables de produire de belles pièces dont peu connaissent l'existence, mais le font simplement pour eux-mêmes dans un premier temps, pour leur humble plaisir ou pour d'autres raisons personnelles comme par exemple soigner une blessure de l'âme ou exprimer quelque chose qu'ils ne peuvent pas dire autrement, mais dans la culture de la simplicité et du "bon pour soi". Ces gens-là qu'on penserait reclus ou égoïstes, sont souvent même généreux en matière de transmission de leur savoir-faire, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer.

Des images qui naissent dans un monde aujourd'hui foisonnant, font leur vie simplement et parfois sortent au grand jour, captent les regards dans la durée, que ce soit sous les yeux d'un seul être ou de milliers.

Rien n'a plus de sens qu'une Photographie qui provoque un silence dans le regard accueillant qui vient la faire exister.

Sans prétention, sans parasitisme auditif, sans discours, sans commentaire...

Le temps s'arrête, l'esprit s'ouvre, entre en contemplation, se nourri et grandit. Dans une bulle, l'image parle à celui qui l'écoute, dans un langage subtil et éthéré que seule l'âme profonde peut saisir. C'est un don unique qui peut ne concerner qu'une seule image et un seul regard l'espace d'un instant seulement et pour le restant de l'éternité.

Ce qui au fond anime la passion de chacun d'entre-nous, que nous soyons technicien acharné ou juste attaché au visuel, c'est précisément le souvenir marqué à jamais, de cette relation intime et muette que nous avons tous connue au moins une fois, un jour avec une image.

En dehors de cette parenthèse philosophique amateure qui nous divertit un peu de la substance de la question initiale, il se pourrait aussi simplement que cette nouvelle vague d'intérêt pour la Photographie Ancienne ne soit qu'un effet de mode et disparaisse comme elle est apparue, retombée dans cet ennui du commun propre à l'Homme avide de nouveauté sans fin, dans la monotonie des sujets traités ajoutée à la difficulté technique. Alors ne subsisteraient à nouveau que quelques illuminés isolés ou parfois réunis en petites tribus sauvages dont les pratiques ne parlent au fil du temps, plus à personne d'autre qu'à eux-mêmes. La réalité, pour appuyer ce qui vient d'être dit, est également la suivante :

Un grand nombre de nouveaux pratiquants, et ce depuis le début de la "nouvelle vague" il y a cinq ou six ans, vont démarrer comme des lions affamés, se considérant déjà comme les Photographes Alchimistes merveilleux de demain. L'intérêt, même si il est absolument toujours sincère au départ, va durer quelques semaines, quelques mois, au mieux un an ou deux, puis finalement faces à un manque de créativité qui pouvait être le même dans leur pratique précédente, vont abandonner car la contrainte technique ajoute son poids dans la balance.

Vraiment très peu, à ce jour, insistent, produisent sur la durée et passent par des phases de recherches profondes pour construire leurs images. Très peu comprennent que le but, mais surtout la clé d'une belle image dans nos procédés comme dans tous finalement, est fonction essentiellement de ce qu'il se passe dans le cadre et dans la tête du Photographe face à son sujet, et non de ce qu'il se passe uniquement au laboratoire même si la maîtrise technique reste un point important. Il est peu courant de ressentir à travers une image ou une série, cette sensation de corps à corps du Photographe avec son travail, son sujet. Il est même très peu courant, dans les Procédés Anciens, de se trouver face à de vraies séries, et encore moins de vraies séries qui se tiennent. C'est au final ce qui fait la différence entre le divertissement passager peut-être à la mode pour les uns et le véritable outil d'expression pour les autres, ceux-là vraiment très rares et qui pourtant n'ont jamais cessé d'exister discrètement depuis les origines.

Et pour casser tout de suite de façon inattendue ce côté élitiste autoritaire démodé et aigri que je n'aime pas non plus, les premiers ne sont toutefois pas à blâmer, très loin de là, puisqu'ils assouvissent finalement leur besoin d'épanouissement personnel par la manipulation dont j'ai déjà parlé et qui reste l'essentiel de nos jours. Peut-être est-ce leur seul but qui lui-même a toute sa place ? Oui !

Parfois même, ces amateurs éphémères réussissent des coups de maître surprenants en matière d'image.

Au Photographe de choisir sa propre route.

Tout est possible si l'on cherche à être simplement heureux. Ce but doit être le seul qui motive tout travail, qu'il soit éphémère ou de longue haleine, dans la Photographie ou tout autre domaine d’ailleurs.

Mais le travail sur la durée finit toujours par laisser une trace plus marquée, c'est indiscutable. Que ceux qui aujourd'hui travaillent avec acharnement leurs séries ne désespèrent pas et insistent encore, le temps sera leur meilleur allié. Qu'ils conservent bien leurs images, le Futur les révélera et leur donnera la valeur qu'elles méritent.

Enfin, pour en revenir à une analyse plus terre à terre sur l'avenir de cette Photographie très artisanale, il y a la barrière sécuritaire concernant la Chimie, dont j'ai commencé à parler plus haut. C'est un message que je réécris souvent, à en devenir certainement insupportable, et je saisis l'opportunité de cette interview pour l’asséner à nouveau : régulièrement je reçois de la part de tous nouveaux pratiquants, des demandes excitées et hasardeuses de listes de produits chimiques aléatoirement choisis, parfois mal orthographiés ou pire, confondus avec d'autres, dont ils auraient besoin au plus vite, communiquées parfois même suite à des "stages". Que l'on recommande à un grand débutant non-équipé, non-expérimenté et un peu "tout fou" l'usage par exemple de sels de Cadmium ou de Cyanure alors que des substances beaucoup moins nocives peuvent les remplacer, me dérange quelque part et remet en question chaque jour mon rôle dans la distribution de Chimie. Je dois être constamment vigilant là-dessus.

C'est une image que j'aime diffuser et rediffuser encore : On ne s'attaque pas à la Chimie comme on fait un nouveau gâteau pour la première fois le mercredi après-midi avec les gamins. Il faut acquérir le minimum des termes techniques de base en chimie et essayer d'éviter par exemple les très symboliques "recettes" et autres "ingrédients" dans son vocabulaire. De là, on commence à se conditionner en partie au travail rigoureux que la Chimie requiert. A ce sujet, il faut savoir qu'un grand nombre d'échecs dans la pratique sont engendrés simplement par un manque de propreté, de soin. C'est encore une preuve que l'exigence de la Chimie n'est pas toujours prise en considération mais la sanction du mauvais résultat tombe sans détour. Il faut étudier avant de se lancer et non l'inverse, il faut si possible se rapprocher de pratiquants aguerris, surtout humbles et consciencieux pour l'apprentissage, pour comprendre une formule sans l'appliquer je dirais "mécaniquement" car c'est là que les erreurs, parfois potentiellement graves, peuvent survenir à plusieurs niveaux. Bref il faut tout de même renvoyer l'image sérieuse que nos manipulations exigent. Ceci est vraiment important pour la survie de nos pratiques dans le futur et c'est malheureusement la partie un peu austère de nos disciplines qu'il faut accepter.

Le problème majeur dans notre domaine, c'est un certain manque de discipline, d'intérêt sérieux minimum à avoir et de désir d'étudier. C'est un comportement d'aujourd'hui... On veut consommer vite pendant que c'est chaud, sans trop de considération, un peu à l'aveugle. On veut pouvoir déballer et que ça marche sur le champ.

On arrive tout excité, on veut tout faire tout de suite alors qu'on ne saisit pas encore le sens d'une formule, qu'à la limite on en n'a que peu de choses à faire et qu'on ne sait pas encore ce qu'on s'apprête à manipuler. Je commence déjà à retirer certains sels du catalogue public, que je considère comme sans intérêt, si ce n'est de s'empoisonner de façon radicale lorsqu'on débute. La majorité des pratiquants ne sont pas formés à la Toxicité, n'en ont pas même toujours le désir, et n'ont pas les moyens de faire traiter correctement leurs déchets.

Cette notion de traitement des déchets est d'ailleurs relativement nouvelle, la préservation de l'Environnement étant une cible prioritaire depuis quelques années. C'est sans doute précisément ce qui signera l'interdiction de ces pratiques à terme et plus largement de l'accès à la Chimie quelle qu'elle soit dans beaucoup de domaines.

Pour l'heure, il faut tenter de mettre l'accent sur l'information. C'est dans ce sens qu'une nouvelle version de la Boutique en ligne est en cours de conception et dans laquelle chaque Fiche Produit contiendra directement le cadre d'Identification des Dangers (symboles et mentions de dangers, Conseils de prudence) dans le but de sensibiliser d'emblée au caract��re nocif qu'on aurait tendance à vouloir occulter, ainsi que l'accès à la Fiche de Données de Sécurité complète. Les ���������tiquetages sont également en cours de mise en conformité. Tout ceci représente beaucoup de travail encore une fois, et sans vouloir devenir un centre de formation complète, il va falloir penser à rédiger des documents informatifs élémentaires sur ce qu'il faut savoir, directement accessibles et non rébarbatifs. A ce sujet, le document rédigé par François Leterrier est un premier modèle à suivre car il est unique en la matière, très intéressant, instructif et tout à fait accessible. http://disactis.com/Toxicite/Toxicite.pdf

J'ai cependant remarqué une chose qui me semble importante à préciser. Les demandes inconscientes précitées, émanent quasi-exclusivement de débutants qui ont suivi ou non des stages hors de nos frontières Françaises. Dans notre pays, en comparaison des autres, il semble que les notions de nocivité sur la personne ou l'environnement soient davantage prises au sérieux, qu'elles soient déjà pas mal présentes dans la conscience collective et que les quelques personnes qui donnent des stages, semblent attentives à la transmission de ces notions. C'est une chose rassurante et encourageante.

Pour terminer sur une note beaucoup plus optimiste que ce roman noir, peut-être un peu condamnateur et désordre que je viens de vous exposer, ce serait sans doute l'unique chose que j'aimerais que vous reteniez de tout ce charabia :

Avec mes quatre petites années de recul sur le marché direct de la pratique de la Photo à l'ancienne, il est à noter que de nombreuses écoles du primaire et du secondaire, se mettent petit à petit à proposer des ateliers découverte dans leur programme, ciblés sur la Photochimie et ses possibilités en matière d'expression et de création. Bien-sûr, cet éveil passe par les procédés les plus simples et les moins dangereux, mais j'entrevois l'espoir qu'à travers ce travail pédagogique, nos indispensables enseignants si patients provoquent une étincelle. Qu'ils amorcent une culture nouvelle, sérieuse et structurée du travail manuel de l'image qui a sa place légitime aux cotés des outils tout-numérique, non-réservée à une élite auto-proclamée, et qu'ils contribuent à faire germer dans l'esprit de nos enfants cette notion d'épanouissement personnel (qui reste mon seul moteur), dans la sérénité et la sagesse, qu'il est possible de tirer de ces découvertes d'un autre temps, totalement disposées à l’expression d'aujourd'hui. Les Sciences et l'Art dans leur plus belle union, tout ça dans les écoles, de mini-écoles d'Arts techniques où l'essentiel de ce qu'il faut savoir, et qui fait défaut aujourd'hui, pourrait être enseigné pour donner de bonnes bases.

En attendant, puisque l'avenir ne nous est pas connu, profitons dans la conscience de ces outils merveilleux, puisque chaque jour compte et nous est compté, puisque l'existence se doit d'être bien vécue.

 

Notes galerie-photo

(1) Nerd : dans le domaine des stéréotypes de la culture populaire, le Nerd est une personne solitaire passionnée et obnubilée par des sujets intellectuels liés aux sciences (notamment les mathématiques, la physique et la logique) et aux techniques, ou de manière générale par tout sujet intellectuel auquel la majorité des gens accorde peu d'attention.
Apparu à la fin des années 1950 aux États-Unis, le terme est devenu plutôt péjoratif, à la différence de geek. En effet, comparé à un geek, un nerd est plus asocial, et plus polarisé sur ses centres d'intérêts, auxquels il consacre plus de temps.

source : wikipedia

(2) Geek :  Geek, parfois francisé en « guik », est un terme d'argot américain, qui désigne une personne extrêmement pointue dans un domaine précis (aux « cultures de l'imaginaire » particulièrement). Du fait de ses connaissances pointues, le geek est parfois perçu comme trop cérébral). Le mot a été peu à peu utilisé au niveau international sur Internet de manière revendicative par les personnes s'identifiant comme tel. Le terme a alors acquis une connotation méliorative et communautaire.
Avec le succès des gadgets de techniques avancées, une personne qui aime de tels objets voudra s'autoproclamer « geek », bien que cela ne corresponde ni au sens premier (péjoratif) ou second (passionné) du terme. L’archétype classique du geek est celui de l'adolescent passionné d'électronique, d'informatique. Cette passion s’exprime concrètement à-travers de nombreuses activités, telles que le jeu de rôle, le cinéma, les séries télévisées, les jeux vidéo ou encore la programmation informatique.

source : wikipedia

 

dernière modification de cet article : 2013

 

 

 

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