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l'auteur

 

Henri Peyre
Né en 1959
photographe
Beaux-Arts de Paris en peinture
webmaster de galerie-photo
ancien professeur de photographie
à l'Ecole des Beaux-Arts
de Nîmes

www.photographie-peinture.com
organise des stages photo
www.stage-photo.info


 

 

 

 

 

Heidoscop 6x13
(à dos interchangeable Rollfilm)

par Henri PEYRE

Découverte de l'Heidoscop 6x13

Ne boudons pas notre plaisir. Cet appareil datant des années 1928 à 1932 est vraiment un appareil intéressant et bien conçu. Pourtant je me crois difficile : je suis un grand admirateur depuis toujours des appareils Rolleiflex bi-objectifs, lesquels m'ont déjà servi à réaliser mes premières diapositives stéréoscopiques en couleur. Evidemment au bout d'un certain temps, avec les Rolleiflex qui ne sont pas des appareils stéréoscopiques mais des appareils pour la photographie "plate", je me suis lassé de ne pouvoir faire que de la photographie de choses inertes et il me tardait de passer à la photographie de personnages ou d'objets en mouvement.

En stéréoscopie j'avais déjà, étant étudiant, été séduit par le Nimslo. On était là dans une prise de vue presse-bouton, avec un gros point vert dans le viseur qui signalait qu'on pouvait prendre la photo. Au final on obtenait, enfin, j'avais obtenu pendant 2 ans, avant que les labos ne ferment un à un, de jolis tirages en réseau lenticulaire. J'avais même couvert le mariage du beau-frère avec cet appareil, à la satisfaction du jeune marié et de sa femme. Cette satisfaction aujourd'hui a du disparaître : je viens de retrouver certains de ces tirages, pourtant complètement protégés de la lumière, devenus jaune terreux. Ombre funeste sur une cérémonie éternelle...

Aujourd'hui il n'est pas question de servir de cobaye. Je veux faire de la diapositive en relief, et dans le format royal, en 6x13. Et comme j'ai confiance dans mes Rolleiflex, ce sera cette fois l'ancêtre, le premier appareil de chez Rollei qui s'invitera dans mon fourre tout.

Voilà. J'ai acheté un Heidoscop. Mon premier format 6x13 :

Que dire de cet engin ? Je ne sais pas si on peut discuter de la beauté d'un appareil photographique. En tous cas, si on peut l'admettre, je vais dire qu'au tout début je le trouvais laid. C'est un appareil aplati, qui a des airs de grenouille en digestion. Son arrière-train est lourd : on le doit au dos amovible. Si on lève un petit levier, on peut glisser le dos roll-film sur une coulisse et le remplacer par un dos pour plaque de verre. Ce deuxième dos ne sert à rien bien entendu parce qu'il n'y a plus de plaques de verre pour faire des images. Je ne parle de ceci que pour que vous compreniez pourquoi cet appareil ressemble à une grenouille, et pourquoi il faut lui pardonner. En fait cet appareil est encore très proche de la chambre photographique.

Eveillons la grenouille. Les trois capuchons d'objectif se relèvent à la fois. Ils sont solidaires, portés par une charnière commune. La notice, que j'ai réussi à récupérer sur le net en langue anglaise, signale que les bouchons relevés ainsi servent de pare-soleil. Admettons. Nous appuyons sur le bouton à l'arrière droit du capuchon et schlink-clap-paf le capuchon se déploie avec une bizarrerie qui peut traumatiser un Rolleiphile : la loupe de visée se présente rabattue à l'extérieur du capuchon : dans un Rolleiflex elle est à l'intérieur et une pression sur le capuchon la met en place dans la visée. Sur l'Heidoscop on rabat la loupe de l'extérieur vers l'intérieur du capuchon.

Voilà l'appareil en ordre de marche :

Le bouton en hauteur, devant à droite, est le déclencheur.
Les 2 molettes saillantes, sur le côté, servent respectivement, pour celle de droite (à l'image), au réglage des vitesses, et pour celle de gauche au réglage de la distance de mise au point.

Si les vitesses ne sont pas crantées, elles doivent être réglées sur les chiffres présentés.

L'obturateur est pneumatique : autrement dit le déclenchement est quasiment silencieux. Par exemple nous entendons, pour un temps de pose d'une seconde, un clic pour le début d'ouverture, un silence de 1s (enfin on espère, il va falloir tester si le compte est bon), puis un clic de fin d'obturation. Je mentirais par omission si je ne signalais pas mon émerveillement devant l'impression de moelleux, de confort de ce type d'obturation. Fini le zézaiement poussif des obturateurs plus récents. Voilà un appareil qui semble venir d'une époque où on savait ce qu'était les belles choses, et où le luxe était discret.

Poursuivons l'exploration : la mollette des distances est moelleuse à souhait. Pour le Rolleiphile, surprise encore ! On s'attend à ce que notre grenouille avance un peu plus la gueule lorsque le réglage va sur les 1m (distance de mise au point proximale). Et bien pas du tout. Les 3 objectifs se mettent à tourner et, tout en restant enfoncés dans leurs logements, s'avancent prudemment vers l'avant.

Coup d'œil à l'intérieur du viseur. Encore une surprise, mais désagréable cette fois. On ne voit quasiment rien. Tempérons un peu : nous avons monté sur nos Rolleiflex des viseurs modernes extrêmement lumineux, ne supportant pas l'obscurité des viseurs d'origine. Et là, c'est pire qu'un verre Rolleiflex d'origine. Premier reflexe, il faut nettoyer le verre qui a l'air très sale. Sur ces appareils, cela ne présente pas de difficulté particulière : on dévisse soigneusement les 4 vis qui tiennent le viseur sur l'appareil. 2 petits ressorts plats se retirent très facilement et libèrent le verre, effectivement très sale, qu'on nettoie entre les doigts à l'eau et au savon. Pendant qu'on laisse sécher on regarde le miroir, et on comprend que la visée centrale de l'appareil ne montrera qu'une partie de l'image : le haut du cadrage sera complet, tandis que les 2 chambres de prise de vue envahissent de leur fût la chambre de visée. Confirmons l'affaire : on remonte le verre dépoussiéré qui a bien gagné 2 diaphragmes dans l'opération et est maintenant utilisable (sans plus, ce n'est quand même pas bien fameux) et on regarde : en effet, le haut de l'image est complet. Mais les 2 bords gauche et droite s'enfoncent dans le noir de l'ombre imposée à la visée par l'intrusion des chambres de prise de vue. C'est la raison pour laquelle, astucieusement, les concepteurs de l'appareil ont placé, collé sous le miroir, et dûment savonné du coup, un niveau. Vous voyez l'échange d'ici :
les utilisateurs :
- "eh on ne voit rien"
Franke et Heidecke, définitifs et sûrs d'eux :
- oui mais vous avez un niveau !

Et un niveau c'est très bien en photographie stéréoscopique, ne l'oubliez pas : le fait de recueillir une image horizontale facilite considérablement le montage des vues.

On devine sur cette vue, en bas à droite du viseur, le niveau collé sous le verre de visée :

Dans la vue suivante on observe, le capuchon étant ouvert, la lumière traversant l'appareil. Les 3 objectifs ne sont pas identiques. Les objectif de prise de vue sont des Carl Zeiss Jena - Tessar 1:4,5.

L'objectif de visée est un Carl Zeiss Jena - Sucher-Triplet 1:4,2, donc plus lumineux. Tous les objectifs évidemment ont la même focale : 7,5 cm.

On trouve au-dessus des objectifs, de gauche à droite :

- Une molette de sélection du type des vitesses où l'on choisit :
Z (pour T) - je rappelle, pour les nouveaux en photo, que la pose T est faite pour les poses très longues : on déclenche, l'obturateur reste ouvert, il ne se referme que lorsqu'on revient déclencher à nouveau. Il vaut mieux avoir un câble de déclenchement qu'on visse à côté du déclencheur (bouton fileté à gauche)
B : pour des poses de quelques secondes ; il vaut mieux aussi se servir du petit câble, qui sera maintenu appuyé le temps de la pose. On appuie, on tient le temps de compter les secondes, et on relâche.
M : donne accès à toutes les vitesses.

- Au centre le levier d'armement

- A droite la molette de choix des ouvertures.

Un rapide coup d'œil sur le dos de l'appareil. Une jolie poignée Louis XV permet de sortir l'appareil du sac ou, également, d'ouvrir le dos pour changer le Rollfilm. Tout cela sent le bon matériel et les matériaux nobles. On se félicite de son achat.

Un point noir ou un rond noir plutôt : la petite fenêtre ronde placée au-dessus et à gauche de la grande fenêtre de visualisation des numéros de vues s'est révélée une pourvoyeuse de jour lorsqu'on a commencé à faire des photographies sur pied (l'appareil sur le ventre il n'y avait pas de problème décelable). Nous l'avons donc neutralisée de l'intérieur avec un autocollant noir.

Voilà l'appareil ouvert : il n'y a pas de charnière sur le modèle que j'ai acheté. En réalité les appareils de cette époque peuvent présenter des différences d'un exemplaire à l'autre. La fabrication variait énormément, les améliorations et les essais étaient constants.

Le gros bouton de gauche sert à l'avancement du film dont le positionnement est facilité par l'existence d'une immense fenêtre toute en longueur dans laquelle on positionne sous deux repères les numéros portés par le dos du Rollfilm.

Comme sur mon appareil la fenêtre avait perdu sa peinture, j'ai redessiné à l'informatique un petit papier exactement à la dimension nécessaire et je l'ai collé sur le volet :

Vous remarquerez qu'il y a 2 repères avec 5 grands chiffres et 1 petit. Voilà l'explication : on place pour la première vue le chiffre 1 sous le repère de droite. Pour la seconde vue, on avancera le 2 de la pellicule sous le repère de gauche. La vue suivante sera placée avec le 4 de la pellicule sous le repère de droite etc. Par contre il n'y a pas assez de film pour obtenir la sixième vue (celle du 8) en stéréo. On n'obtiendra en dernière vue qu'une pauvre vue mono... un passionné, John Thurston, révolté contre ce gaspillage insensé, a produit toute une échelle destinée à tasser les vues 6x13 de sorte d'aboutir à réaliser réellement les 6 vues sur le film. C'est en http://stereo.turstons.us.  En étant un peu attentif, vous pouvez donc remédier à cet état de fait. Pour ma part, j'ai repris l'étiquette générale de John et l'ai restituée au format d'origine de l'Heidoscop, de sorte d'obtenir au moins le placement originel des images sur la pellicule. C'est ce fichier que je vous propose en téléchargement .

On voit ici l'étiquette en place sur le volet de fenêtre de l'Heidoscop :

Un mot sur le cheminement du film à l'intérieur de l'appareil. Le cheminement de la pellicule rappelle tout à fait sur l'Heidoscop le cheminement adopté par Hasselblad sur ses dos. Nul doute que l'ancêtre a largement influencé le prestigieux appareil suédois. La pellicule est admirablement bien tendue et le système nous a semblé très au point : il est très important que la pellicule reste fermement tendue car sur ce genre d'appareils on aura tendance à pré-positionner le film dès que la vue précédente a été prise : on risque en effet, l'armement n'étant pas couplé à l'avance de la pellicule, la superposition d'images ! On ne connait pas ce genre d'inconvénient sur un classique Rolleiflex, si l'on a soin d'armer au dernier moment, afin d'être sûr de la meilleure planéité possible du film.

Je montre ci-dessous le chemin de la pellicule pour ceux d'entre vous qui n'auraient jamais pratiqué... Les apparences sont trompeuses : tout se passe comme si on mettait le film à l'envers ! En réalité, seul importe que l'émulsion (face noire) soit positionnée devant les objectifs :

Pour acquérir les bases concernant les films : lesquels choisir, où les trouver, à qui les donner à traiter, voir cette page sur les films diapositive.

Bonus : l'Heidoscop présente une possibilité de décentrement des objectifs. Si vous n'êtes pas un habitué des chambres grand format, rappelons à quoi cela sert. Normalement, si vous voulez obtenir des photographies en relief facile à monter, vous allez photographier "au niveau", c'est à dire en tirant droit devant vous, à l'horizontale. Si vous êtes à Paris sur l'esplanade du Trocadero vous photographiez ainsi malheureusement autant la tour Eiffel que le sol de l'esplanade. La Tour Eiffel est coupée sur la photographie, vous n'avez réussi à attraper que sa partie basse, et cela peut vous déplaire. Imaginons que vous désiriez rapporter la Tour Eiffel au complet dans votre province natale. Avec l'Heidoscope c'est possible... Il vous suffit , l'appareil étant maintenu fermement des 2 mains, de relever la partie avant d'une pression de vos deux index conjugués

Le corps de l'appareil monte de quelques millimètres et le haut de la Tour entre miraculeusement dans l'image, sans que vous ne cessiez de viser de niveau. Avantage du décentrement sur un simple basculement : il n'y a pas de déformation de perspective induite. Les verticales des bâtiments restent verticales et ne se mettent pas à converger.
A noter : ce mouvement était grippé sur mon Heidoscop. J'ai dû tenter le tout pour le tout : démontage de la partie avant pour bien comprendre la possibilité de mouvement ; appui de la partie avant sur le bord de l'évier et forte pression sur la partie arrière. Victoire ! Ca bouge un peu. Dès que cela bouge, je commence à huiler très légèrement les parties dégagées en contact. Je renouvelle ensuite l'opération plusieurs fois jusqu'à obtenir un mouvement facile à la pression de doigts en prise de vue.

En promenade avec l'Heidoscop 6x13

La pellicule est chargée, nous voilà partis. En plus de l'Heidoscop nous avons bien entendu pris un posemètre pour mesurer la lumière.


Le posemètre Gossen Digisix

Nous avons réalisé nos premiers tests sans pied, nous fiant à la présence du niveau dans le viseur et au port de l'appareil en visée sur le ventre pour prendre les photographies bien horizontales.

Au début le viseur apparaît bien sombre puis finalement nous nous sommes habitués.
L'appareil est léger, simple d'emploi, bien fait et ne retient pas l'attention. Lors de la prise de vue l'Heidoscop reste relativement discret et n'est pas du tout agressif, ne se portant pas devant l'œil. Nous avons connu avec les mêmes émotions et quasiment le même plaisir qu'avec les Rolleiflex. On a dans les mains un appareil simple, parfaitement conçu, qui présente l'élégance racée des objets intelligents. Photographier est un plaisir immense avec ce genre de matériel ; du coup les 5 vues sur le rouleau 120 passent très vite, trop vite, et nous avons trouvé les pellicules bien courtes !

Seul point un peu contrariant : l'obligation à chaque mesure de la lumière d'un petit calcul d'approximation : lorsqu'après avoir lu les indications du posemètre on tâche de les reporter sur l'appareil c'est la surprise renouvelée : les diaphragmes ne correspondent jamais et les vitesses rarement. Par exemple, on lit sur le posemètre f/11 au 1/60ème. Fort bien. On vient reporter cela sur l'appareil. On s'aperçoit que ce dernier ne connait que le 1/50ème. Retour à la cellule : 1/50ème, bon. Un peu moins que 11. Retour à l'appareil. Tiens il n'y a pas de diaf à 11. On se met quelque part entre 9,4 et 12,5. Au total rien de bien méchant, mais probablement un peu plus de stress pour le débutant !

Les résultats

Nous attendions avec inquiétude le retour après traitement de la première pellicule. Les vitesses de l'Heidoscop tout frais acheté et utilisé sans révision allait-elles se montrer précises ? Le piqué serait-il au rendez-vous ? Il était clair déjà que le système de positionnement de la pellicule était excellent, mais que penser des objectifs anciens ?


Claude Fetat devant le tribunal de Nîmes : ma première vue en 6x13. (on présente ici des vues du film, et pas des vues montées - voir la différence ici). Certains d'entre vous peuvent voir ces vues en relief sans accessoire : il suffit de se positionner devant la vue à l'écran et de loucher en croisant les yeux jusqu'à ce qu'apparaisse une troisième vue, au centre, en relief. Au bout d'un instant le cerveau ne voit plus que cette dernière.

Disons-le tout net, les résultats obtenus sur notre appareil sont excellents. La qualité des couleurs est somptueuse et les vitesses ont la précision requise pour l'exposition pourtant très délicate de la diapositive.


La situation à la cuisine, le matin avant le petit déjeuner (C'est fait au pied à une seconde, je voulais vérifier que l'Heidoscop tenait sa vitesse la plus lente). Bizarre petite entrée de lumière en haut à droite. Est-ce du flare dans l'objectif de droite ou est-ce qu'il y a un des petits feutres garantissant l'étanchéité du dos qui serait à reprendre ? Une affaire à suivre...


Catherine Auguste sur la place d'Assas. Sur ce demi-contre-jour orageux j'ai eu un peu de chance avec le flare qui n'est pas venu s'inviter dans les objectifs... mais la situation était dangereuse ! On note que sur une vue faite sans pied l'horizontalité est encore bonne : le niveau fait dans le viseur, l'appareil calé sur le ventre, ça marche bien !


Un petit tour au très beau jardin de la Fontaine, orgueil légitime de la ville, toujours sans pied...


Le jardin était ce jour de test envahi par la foule bruyante des enfants attirés par les jeux qu'y organisait le Rotary Club. Au 1/50ème, j'ai taché d'accrocher la fillette au moment où sa course se suspend un instant.

Les seules limites de l'appareil n'étonneront pas ceux d'entre vous qui utilisent régulièrement les appareils anciens.

- Le piqué est un moins bon que sur un Rolleiflex de la série F, mais assez comparable à celui qu'on peut trouver sur un Rolleiflex plus ancien de la série T. La quantité d'information convient donc très bien à la réalisation de diapositives à regarder en visionneuse. Compte tenu de la différence de qualité avec un Rolleiflex F, on préférera employer ces derniers lors de la prise de vue d'objets inanimés, parce que le piqué bluffant d'un Rolleiflex de série F ajoute une dimension vertigineuse à la prise de vue en 3D.


Une composition faite pour jouer avec le relief : les balustrades du plateau bas du jardin.

- Deuxième limite : l'Heidoscop ne doit pas être utilisé dans une situation de contre-jour : du flare avec des reflets colorés apparaît tout de suite dans l'un ou l'autre des objectifs. Cela tombe plutôt bien. Pour que le rendu des lumières et des couleurs soit bons sur la diapositive, il faut éviter les situations de fort contrastes de luminance, et le contre-jour est traditionnellement une de ces situations.


Le genre de clichés pénibles à réaliser avec une cellule qui n'est pas un spotmètre : il faut exposer pour les hautes lumières et sacrifier les parties sombres de l'image... autant dire qu'il vaut mieux aller mesurer la lumière en plein soleil avec sa cellule à main, puis revenir en mi-ombre pour photographier son sujet. Se tirer de la situation sans sortir de la mi-ombre n'est pas possible.

Au bilan :  nous tenons notre appareil pour photographier les personnages. Un appareil sympathique, agréable à porter et auquel nous sommes déjà très attaché !
Ce rapide tour de test nous a convaincu qu'il est tout à fait possible de réaliser de belles photographies à mainlevée avec l'appareil, même si l'emploi d'un pied et l'ajustement plus précis du niveau qui s'ensuit favorise forcément la qualité du résultat final.

Un peu d'histoire

Cet appareil à 3 objectifs fut le premier appareil photographique de l'entreprise allemande Franke & Heidecke. L'appareil permettait au choix la photographie sur plaque ou sur film de type 120 au moyen de dos interchangeables. La firme Franke & Heidecke fut fondée en 1920 et l'appareil construit de 1921 à 1941. Le nom de Heidoscop est une composition à partir du nom de son concepteur : Heidecke. Par la suite Franke & Heidecke conçurent la célèbre des Rolleiflex.

L'Heidoscop a connu un certain nombre de modifications mineures de 1921 à 1941 :
Type 1 : le logo F&H est placé sur le capuchon de visée ; le contrôle de l'ouverture est placé sur l'objectif de visée, le levier d'armement et le levier de choix des types de vitesse est sur la face avant de l'appareil. La loupe de visée est tenue en position par 2 prises de par et d'autre du capuchon
Type 2 : le levier d'armement et le levier de choix des types de vitesse montent en 1923 au-dessus de l'appareil. La loupe de visée prend son aspect définitif avec une seule prise sur le côté qui se crante sur un ergot du capuchon de visée.
Type 3 : le logo disparaît de capuchon de visée.
Type 4 : le réglage des ouvertures monte sur le dessus de l'appareil avant 1930.
Type 5 : les capuchons d'objectifs sont montés en charnière sur l'avant de l'appareil
Les premiers types peuvent être équipés d'objectifs à simple focale Tessar, Heidoscop ou Steinheil. Plus tard on ne trouvera plus que les objectifs Tessar.
(source : http://www.earlyphotography.co.uk/site/entry_C257.html)

Caractéristiques techniques de l'appareil

(d'après : Stereo Cameras using film, Werner Weiser, 2004, ISBN 3-00-013861-7
Adresse de commande du livre : Dr. Werner Weiser, Siegelberg 57, 42399 Wuppertal, Germany)

Les caractéristiques des Heidoscop peuvent légèrement différer suivant les modèles.

Constructeur :

Franke und Heidecke, Braunschweig, Allemagne

Apparition :

1925

Quantité produite

3800

Taille (Larg. x Haut. x Prof.) :

184 x 95 x 132 (viseur ouvert)
184 x 152 x 132 (viseur fermé)

Poids :

1125 g

Corps :

Aluminium et métal recouvert de cuir noir

Taille du film :

Roll film 120

Format :

6 x 6 cm

Optique :

Carl Zeiss Jena Tessar 7=7,5cm, f/4.5, non traité
Objectif de visée : Carl Zeiss Jena Sucher-Triplet, F = 7,5cm, f/4.2

Entre axes des objectifs :

65 mm

Type de diaphragme :

Iris, entre les lentilles

Ouvertures :

f/4.5 à f/25 en continu

Obturateur :

Central, à contrôle pneumatique, entre les optiques

Vitesses :

Z (=T), B, 1, 1/2, 1/5, 1/10, 1/25, 1/50, 1/100, 1/300

Viseur :

Reflex (à inversion gauche-droite), avec image à taille réelle (mais tronquée en bas gauche et en bas droit), à viseur pliant, avec une loupe rabattable. Permet la surveillance du niveau au moyen d'un niveau à bulle collé dans l'angle bas droit du viseur.

Niveau :

Niveau de type circulaire sous le verre de visée

Mise au point :

Par recherche de la netteté sur le dépoli du viseur

Avance du film :

par rotation de la mollette de film, 2 fenêtres de contrôles dans le dos du magasin

Compteur de vues :

pas de compteur, il faut repérer les numéros de vues dans les 2 fenêtres. La plus grande des deux est protégée par un volet à ressort.

Prévention contre les
double-expositions :

Non

Taille réelle de l'image
(Haut. x Larg.) :

56 x 69 mm

Entre axes des images :

69mm

Prise pour déclencheur :

Oui

Prise flash :

Pas à l'origine, mais ajoutée après

Pas de vis pour trépied :

Saillant au-dessous de l'appareil, de type 3/8

Dispositif pour fixation de courroie :

2 œilletons sur le dessus du capot et 2 plots en dessous

Autres dispositifs :

La platine des objectifs à l'avant peut monter pour éviter de basculer l'appareil lorsqu'on veut prendre des vues vers le haut (ce qui permet de conserver le parallélisme des verticales)
Le dos Rollfilm est interchangeable avec un dos pour plaques de verre 6x13 : l'Heidoscop a d'abord été conçu pour les plaques de verre. Entre 1929 et 1938, Franke et Heidecke n'ont produit qu'un petit nombre de dos roll-film. Les Heidoscope ne sont pas rares, les dos rollfilms si.

Table de profondeur de champ

Ces tables vous permettent de calculer la meilleure distance de mise au point et le meilleur diaphragme pour l'obtention de la profondeur de champ désirée.
Notre conseil : à imprimer et à emporter partout avec vous !

Téléchargez ici
- la table de profondeur de champ de l'Heidoscop 6x13 au format Excel
- la table de profondeur de champ de l'Heidoscop 6x13 au format pdf

(NB. Ces 2 tables sont préréglées sur le cercle de confusion admis au format 6x6)

Supplément :
courrier reçu au sujet de l'Heidoscope

Cher Monsieur,
je viens de découvrir votre article sur le heidoscop et je l’ai lu avec ravissement en retrouvant le même plaisir que j’ai eu lors de ma première rencontre avec le mien il y a plus de dix ans maintenant. Vous avez fait un travail formidable, très détaillé qui m’a permis n’étant pas un spécialiste de mieux connaitre mon appareil préféré. Je ne savais pas du tout que l’on pouvait décentrer les objectifs : sur mon Heidoscop, bien que je l’utilise assez régulièrement, cela ne marche pas, il semble grippé : il faut dire que je n’avais jamais essayé et je ne veux pas forcer ma vieille bête. mon dos a du être modifié car le rectangle est obstrué et je n’ai qu’un trou qui tombe sur les numéros de la pellicule et qui me permet de faire 12 vues soit 6 stéréos sans problème quand je n’oublie pas de rembobiner ou que je ne rembobine pas deux fois. Mon viseur est tellement sombre que j’ai plus l’impression de faire de la spéléologie que de la photo, mais… quand on aime…

Je me permet de vous envoyer un petit tableau que j’ai réalisé et qui m’aide beaucoup pour passer des indications de mon posemètre à la molette du Heidoscop :
en jaune les graduations standard de mon sekonik Twinmate L-208,
en gris les valeurs intermédiaires
et en rouge l’emplacement approximatif des ouverture du Heidoscop. Je ne sais pas si cela vous sera utile mais pour ma part j’ai beaucoup de mal à régler mon ouverture sans cela.

Voici aussi une table des profondeurs de champ que j’ai trouvé sur le net je ne sais plus où mais je ne me déplace jamais sans elle. elle est certainement redondante avec la vôtre mais elle est d’époque et tient peu de place.

Georgik Braunschweig (eh oui !)
www.georgik.fr

 

   

 

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dernière modification de cet article : 2009

 

     

 

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