[abonnement gratuit]
l'auteur
Ce livre proposé
gratuitement en téléchargement
a été réalisé pour vous aider
à mieux connaître la toxicité
et les précautions à prendre,
en particulier dans les
techniques anciennes : Ce
document sur les dangers
des produits chimiques
utilisés en photographie
comporte 40 pages,
une figure au format JPG
(présentée dans l'extrait ci-contre)
et une annexe :
la table officielle des “phrases de
risques”.
Télécharger le
livre
|
|
Divers produits chimiques
employés en photographie
Toxicité, dangers et précautions à prendre
avec quelques indications sur leurs usages
par François Leterrier
La chimie photographique
est-elle
dangereuse pour l'homme ?
Tout est chimie autour de nous, puisque l'objet de cette discipline
est l'étude des molécules constitutives de tous les matériaux
minéraux et organiques. S'il s'agit des êtres vivants, on parle de
biochimie, s'il s'agit des matières plastiques, c'est la chimie des
polymères. L'industrie pharmaceutique s'intéresse à la
pharmacochimie qui peut créer des médicaments à partir de molécules
préexistantes dans le monde minéral ou vivant (les plantes offrent
une riche panoplie de molécules très actives et souvent très
toxiques) ou bien par des voies de synthèse entièrement dirigées par
l'homme. La photochimie est une discipline
très riche étudiant les effets des radiations lumineuses sur les
molécules. La photographie lui doit beaucoup. Mais les réactions
initiales dues à la lumière doivent être complétées par des
réactions dites obscures. Ce sont les produits que ces dernières
impliquent qui font l'objet de cette monographie.
Pour des raisons qu'il serait intéressant d'analyser (au sens
psychologique, voire analytique du terme), le mot chimie possède
actuellement, chez les non-initiés à cette discipline, une
connotation péjorative. Sans chimie pourtant, nous reviendrions aux
modes de vie de nos lointains ancêtres, vêtus de peaux de bête et
mangeant, au hasard des chasses, de la viande plus ou moins bien
cuite, et soumis à tout instant aux parasites et aux maladies
infectieuses.
Il est vrai que, comme pour toutes les inventions humaines, la
science chimique permet la fabrication de poisons et les propriétés
biologiques des très nombreuses substances fabriquées par l'homme ne
sont pas toutes bien connues. Il a fallu de nombreuses années pour
découvrir la toxicité du D.D.T, insecticide qui a pourtant permis la
disparition du typhus lors de la seconde guerre mondiale, ou des
propriétés cancérigènes à long terme d'un colorant comme le jaune de
beurre (dont l'emploi est supprimé depuis près de cinquante ans) ou
plus récemment de l'amiante.
La photographie ne peut se passer de la chimie, qu'il s'agisse de
la fabrication des surfaces sensibles ou de leur traitement. Il se
pose donc la question de savoir si les produits chimiques que les
photographes utilisent peuvent voir des effets nocifs.
Même la photographie numérique,
nécessite une étape où intervient la chimie. La fabrication des
papiers et des encres pour imprimantes met en jeu un savoir faire
chimique en constant progrès. Les propriétés biologiques de ces
encres ne sont pas bien connues, mais comme il est pratiquement
impossible d'entrer en contact avec elles et encore moins d'en
absorber, le danger éventuel qu'elles pourraient présenter est
faible.
Pour obtenir une image photographique, qui par définition utilise
les propriétés de la lumière (photo en grec), il existe dans la
plupart des cas, deux étapes. La première, souvent très courte (avec
les procédés argentiques), est photochimique : l'énergie lumineuse
provoque une modification dans la structure d'un composé
(pré-réduction d'un ion d'argent, réduction d'un sel ferrique,
transformation d'un colorant, ionisation d'une surface etc.). La
seconde, obscure, a pour but de consolider les effets de cette
première étape, en révélant l'image s'il y a lieu, et en la fixant.
Une troisième étape, facultative, consiste à modifier l'image
initiale pour en changer l'aspect (virages par exemple).
En photographie numérique, on retrouve ces deux étapes, la première,
très courte, recueille les informations lumineuses sur des capteurs
physiques, la seconde plus longue est celle du stockage puis de
l'exploitation de ces informations.
Toutes ces étapes ont fait l'objet d'un nombre considérable de
travaux et de très nombreux réactifs chimiques ont été essayés
depuis l'invention de la photographie en 1839. Dans la pratique
moderne, très peu de personnes ont à manipuler ces produits. La
fabrication des surfaces sensibles est pratiquement entièrement
automatisée. Il en est de même de leur "traitement" par les grands
laboratoires. Des règles strictes ont été édictées pour la
protection des personnels et le traitement des effluents produits.
Il subsiste cependant un petit monde de passionnés, dont nous
faisons partie, qui procèdent entièrement à la création de leurs
images, depuis la fabrication des surfaces sensibles jusqu'à leur
présentation dans un encadrement ad hoc, en passant bien entendu par
l'étape essentielle, celle de la prise de vue. Etant donnée la
grande variété des substances qui entrent en jeu dans les procédés
photographiques, anciens et modernes, il est sans doute utile d'en
connaître les effets biologiques.
Disons tout de suite, qu'un très petit nombre de ces substances sont
très dangereuses, mais que pour beaucoup d'entre elles il est
nécessaire de prendre quelques précautions simples pour éviter des
désagréments. Les informations qui vont suivre concernent
essentiellement les personnes qui manipulent occasionnellement ces
produits. Elles ne sont pas soumises aux expositions chroniques et
les dangers de celles-ci ne seront évoqués que dans quelques cas. Il
va de soi que les installations professionnelles doivent être
équipées de systèmes de ventilation efficaces et fréquemment
vérifiés afin d'éviter toute accumulation de produits qui pourraient
à long terme être nuisibles à la santé.
Rappel de quelques notions de toxicologie
Avant de décrire les effets nocifs présentés par la manipulation de
produits chimiques utilisés en art photographique, il est utile de
préciser la notion de danger chimique. Une substance chimique peut
être dangereuse pour plusieurs raisons.
Ou bien elle interagit avec le fonctionnement normal d'un être
vivant, on parle alors de toxicité (pour les hommes, les animaux,
les plantes). Cet effet toxique est parfois délibérément recherché
(insecticides, herbicides).
Ou bien elle possède des propriétés destructrices (acides ou bases
fortes) ou encore elle provoque ou favorise des incendies
(inflammabilité, effets comburants). C'est essentiellement à la
toxicité des substances photographiques que nous nous intéresserons.
Qu'est ce que la toxicité ?
Elle est reliée à l'idée de poison : "substance capable de troubler
gravement ou d'interrompre les fonctions vitales d'un organisme,
spécialement, substance liquide ou solide, minérale ou organique,
préparée, administrée pour donner la mort." (le Robert).
Mais il est nécessaire d'entrer dans quelques détails.
Une substance peut avoir une toxicité générale ou simplement locale.
Cela dépend surtout du mode de contact du sujet avec elle. C'est
bien sûr lors de l'absorption par la bouche (voie orale) que les
risques d'intoxication sont les plus élevés. Il ne faut pas négliger
l'absorption respiratoire (de vapeurs ou de poudre) souvent
dangereuse pour les voies respiratoires et le poumon mais aussi pour
l'organisme entier. Enfin, la peau, tout en étant une barrière le
plus souvent peu perméable (tout au moins pour les substances
dissoutes dans l'eau), peut elle même faire l'objet de réactions
pathologiques plus ou moins graves.
Il est nécessaire de tenir compte de la notion de temps et plus
exactement de dose absorbée pendant une durée donnée. On distingue
ainsi
— la toxicité aiguë : les effets se manifestent dans
les minutes (cyanure) ou les heures (mercure) qui suivent
l'absorption du toxique ;
— la toxicité chronique : liée à l'absorption pendant
une longue durée de petites doses de la substances (plomb), qui lors
d'un contact unique n'aurait provoqué aucun effet ;
— la toxicité à long terme : caractérisée
essentiellement par l'apparition de cancers parfois de nombreuses
années après le contact du toxique (benzène).
Il faut de plus considérer les cas où la toxicité est
indirecte. La substance n'est pas nocive par elle-même, mais
elle provoque une réaction de sensibilisation cutanée ou générale,
se traduisant par des manifestations dites allergiques (urticaire,
eczéma, asthme, œdème des voies respiratoires, allergies
digestives), lors d'un contact ultérieur même pour de très faibles
doses.
Les caractères ci-dessus sont qualitatifs. Il est important de
pouvoir les préciser par une mesure. On se dit a priori qu'il suffit
d'indiquer la quantité de poison capable de tuer un homme. C'est un
cas extrême car l'effet est facile à mettre en évidence, mais
heureusement peu fréquent. On peut aussi mesurer la toxicité par la
quantité de substance qui rend un sujet malade. Cela devient plus
difficile, car il faut définir les troubles présentés par le sujet
intoxiqué et ceux-ci vont dépendre de la dose absorbée. Le schéma
ci-dessous permettra de se rendre compte de la complexité de la
notion de toxicité. Plaçons nous dans le cas des effets aigus.

Figure : Courbe-toxjpg
L'axe horizontal représente la quantité de produit toxique absorbé,
l'axe vertical un effet pathologique donné (par exemple des
vomissements). L'expérience montre que la relation entre la dose et
l'effet a en général l'allure d'une courbe en S. Il ne se passe rien
pour les faibles doses, puis l'effet apparaît plus ou moins
brutalement, enfin, pour les doses élevées, l'effet est maximum,
donc ne varie plus en intensité.
Cela ne rappelle-t-il pas une courbe que les photographes
connaissent bien, le diagramme densitométrique d'un film
photographique? Plus le début de la courbe commence vers la gauche,
plus la substance peut être considérée comme toxique (plus le film
est sensible). Si la pente de la courbe est faible, la tolérance au
toxique peut être considérée comme bonne (il existe une large plage
pendant laquelle l'effet est réversible ou peut être soigné). De
même un film à faible pente présente une large latitude de pose et
"pardonne" les erreurs.
Les effets cumulatifs peuvent être assimilés à un effet dit de non
réciprocité (effet Schwarzchild en photographie). Il faut absorber
nettement plus de produit, si on le fait en doses fractionnées, pour
atteindre le seuil de toxicité, de même, à très faible lumière, il
faut exposer beaucoup plus pour impressionner le film. Pour définir
la toxicité de ces produits on indique les quantités maximales
admissibles par jour ou par mois ou les concentrations par mètre
cube d'air qui ne doivent pas être dépassées, en sachant qu'un sujet
exposé reste dans la zone supposée dangereuse au maximum huit heures
par jour. On voit que les définitions deviennent rapidement
complexes.
Enfin, il faut tenir compte des variations de sensibilité entre les
sujets soumis aux toxiques. A la différence des films
photographiques, dont les caractéristiques varient très faiblement
d'un lot de fabrication à un autre, les êtres humains réagissent de
façon très variable à l'effet d'un agent chimique (qu'il soit un
toxique ou un médicament, le second étant souvent lui-même dangereux
s'il est absorbé à dose trop élevée). C'est pour cette raison que
l'ordonnée de la courbe est donnée en valeur relative (pourcentage
de sujets chez lequel l'effet est observé). La quantité qui provoque
un effet donné chez 50 % des sujets est une caractéristique
intéressante. Par exemple, si l'effet mesuré est la mort, on parlera
de dose létale 50 % (DL 50). Il s'agit donc d'une notion
statistique. (...)
Suite sur le livre en
téléchargement
Voir aussi :
Pages du site sur les procédés alternatifs :
atelier fresson boîte à lumière UV à la manière d'une photocopieuse carlos barrentes tireur collodion humide collodion, Ô mon beau collodion construire une insoleuse photo 20x25 construire une insoleuse photo pour le 4x5" contre-histoire de la photographie, par camille bonnefoi cyanotypie danger de la chimie photographique Hacer tirajes en el siglo XXI heliochromie au charbon heliochromie au charbon héliogravure d'art Interview de Lionel Turban, fondateur de Disactis j'ai reçu mon kit platine ! justine montmarché et sébastien bergeron : photo de rue kallitypie l'orotone pour tous la trichromie pose la bonne question le plus grand van dyke le procédé Rawlins à l'huile, interview de Philippe Berger michel graniou : palladium montage simple de tubes uv pour une insoleuse oléotypie palladium : un livre en téléchargement gratuit palladium : un livre en téléchargement gratuit (version 2007) procédé Van Dyke sel de der : fabriquer son oxalate ferrique street box camera technique du charbon technique du papier albuminé technique du papier salé tirage au bichromate par teinture directe tirage au charbon direct tirage platine - palladium tirage à l'oeuf entier tirage à la gomme bi-chromatée trichromie à la gomme bichromatee ziatype : une recette du palladium par jean-claude mougin élargir le trou d'une planchette porte-objectif
dernière modification de cet article
: 2007
|